Son départ de l'OM, ses débuts à Nice, les Bleus... Clauss lance la saison de l'émission Rothen s'enflamme
Bonjour Jonathan Clauss, vous êtes le premier invité de la saison dans Rothen s’enflamme. Est-ce que ça va?
Salut, salut tout le monde! Ça va très bien merci.
Vous avez repris la saison, on va parler de vos débuts à Nice. Comment vous trouvez-vous?
Je suis en pleine préparation là où d’autres sont déjà prêts. Je continue de bien m’entraîner et de m’étoffer physiquement parce que je suis arrivé avec un peu de retard. C’est sûr que j’avais un peu prévu ça mais ça fait quasiment deux mois sans compétition donc il faut le temps de retrouver les marques physiquement. Ça va arriver encore et encore, à force de travail. Mais sinon je me sens bien et je monte en puissance. Il va me falloir encore le temps, je pense, de prendre le rythme de quelques matchs et ça ira très bien.
Vous êtes déjà buteur donc pour la confiance c’est important…
Oui, pour ma confiance personnelle et surtout pour le groupe aussi. Le fait d’arriver dans un nouveau club et dans une nouvelle équipe, forcément il y a des attentes. J’en ai de mon côté mais je pense qu’ils en ont du leur. Et forcément marquer, surtout pour la première à domicile, ça fait du bien mais je sais qu’il y a encore beaucoup beaucoup de travail.
Quelles sont vos ambitions personnelles et collectives? Parce que vous arrivez à Nice où on a pu entendre beaucoup de choses ces derniers mois sur le changement de stratégie. Recruter un international français comme vous venant de Marseille c’était un gros coup pour Nice, cela affiche quand même les ambitions…
Oui, je pense que les objectifs du club ou en tout cas le projet de l’OGC Nice est très clair. Ils veulent être européens saison après saison et ils l’ont clairement évoqué. Après, moi, mes objectifs personnels c’est comme je l’ai toujours dit de me mettre au service d’un collectif pour atteindre les objectifs du club. Et essayer d’être le plus performant possible sur toute la saison en faisant une grosse saison en championnat et en Europe. Et continuer à travailler encore et encore parce que je pense que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre.
"Viser les places européennes"
L'objectif avec Nice, c’est le top 4 ou le top 5?
Honnêtement, je pense que c’est encore tôt pour le dire. On a une équipe très jeune et malgré tout quelques joueurs d’expérience. Malheureusement, on a déjà beaucoup de blessés. C’est encore difficile à jauger sur ce début de championnat. Après, il faut le temps que tout le monde se fasse au système ainsi qu’aux besoins et aux envies du coach. Que tout le monde intègre les choses correctement et qu’on s’intègre tous mutuellement les uns avec les autres. Et je pense ce serait tôt pour dire top 4 mais c’est sûr qu’on aimerait tous viser les places européennes.
Ce choix de rejoindre Nice, est-ce avant tout pour Franck Haise qui vous a connu à Lens et qui vous a révélé au plus haut niveau français?
Avant tout, non. Mais c’est sûr qu’il a fait partie de l’équation. Évidemment, c’est toujours plus facile d’arriver dans un club où on connait le staff. Mais après, le projet est intéressant et le staff l’est aussi. Les ambitions étaient claires et je pense que pour continuer à m’épanouir dans ce championnat français, ça cochait toutes les cases. Et avec l’Europe, évidemment, de continuer à exister sur la scène européenne je pense que ça me paraissait très important. Voilà en gros pourquoi j’ai fait ce choix.
Nice est aujourd’hui présenté comme un grand club français, avec une belle région, une belle ville et des infrastructures… Est-ce que ce calme, ça semble plus calme qu’à l’Olympique de Marseille, vous a rassuré dans votre choix?
Disons que c’est surtout que c’était important pour moi d’arriver à me recentrer sur le travail et sur le pourquoi je fais ce métier ou pourquoi j’ai envie de faire ce métier. C’est sûr qu’il est arrivé des choses par le passé, mais ça m’a fait grandir. Et justement j’avais aussi besoin de me retrouver dans ce travail au quotidien. Et pouvoir m’épanouir complètement dans un autre schéma et dans un autre environnement. Aujourd’hui je le vois encore au quotidien, ça me fait du bien. C’est différent mais ça ne veut pas dire que c’était négatif à Marseille. C’est juste différent et justement c’est un nouveau challenge, une nouvelle étape. Et j’ai trouvé, comme j’ai dit, tout ce que je cherchais à Nice donc voilà pourquoi j’ai voulu m’épanouir dans ce projet-là.
"J’ai respecté les décisions de l’OM sans vouloir faire d’histoires"
Vous avez une carrière atypique en découvrant le haut-niveau tardivement. Finalement c’est allé vite pour vous et comme vous avez grillé les étapes, logiquement compte-tenu de vos performances, peut-être que le contexte marseillais était différent. Là vous arrivez dans un autre contexte à Nice et vous aviez peut-être aussi besoin de vous recentrer avec un contexte plus calme. Mais ce n’est pas honteux de le dire, il y a des joueurs qui ont du mal à s’acclimater et à respecter qu’on parle d’eux tous les jours, avec de la pression… Peut-être qu’à Nice, ce challenge ressemblera à celui que vous avez connu à Lens…
Oui peut-être, peut-être. Après, concernant Marseille je savais et j’avais envie de découvrir ce contexte. Sinon je n’aurais pas décider d’y signer. Et malgré tout, avec beaucoup de recul j’y ai trouvé énormément de positif quand même. On en a aussi discuté avec l’OM, j’avais besoin moi comme eux qu’on trouve un accord pour que je trouve un nouveau challenge. J’ai respecté les décisions de l’Olympique de Marseille sans vouloir faire d’histoires. Et au final, oui c’est sûr que c’est une nouvelle vie. C’est encore une énième vie, parce qu’à chaque fois qu’on change de club on change d’ambiance, on change de contexte et on change de tout. Ca fait grandir et ça fait évoluer. Mais je trouve que tout ça c’est ultra positif. Et c’est ce que je garde de toutes les expériences que j’ai passées dans les différents clubs.
Et puis il faut rappeler que quand vous arrivez à Marseille, vous êtes un jeune international français qui vient de Lens et qui avait des offres de clubs encore plus grands que l’Olympique de Marseille, même financièrement, et que vous les avez refusées pour signer à Marseille. C’est que le contexte vous le connaissiez et que vous aviez envie de vous y frotter…
Bien sûr, sinon je n’aurais pas fait ce choix-là. Mais au final, avec du recul maintenant, ça m’a permis de grandir, de découvrir la Ligue des champions, de découvrir la Ligue Europa. Dans un contexte ultra particulier mais qui est grandiose malgré tout. Voilà pourquoi, moi, j’ai fait ce choix à ce moment-là. J’avais envie de découvrir ce club mythique.
Et justement, quels grands clubs vous voulaient? Pouvez-vous nous donner des noms?
Oh là, c’était quand? C’était il y a deux ans…
Normalement ça ne s’oublie pas ça. Vingt ans après on s’en souvient encore…
C’est vrai que j’ai eu des discussions avec l’Atlético de Madrid. Mais encore une fois, les discours étaient clairs et ils m’avaient voulu dès le départ. Et j’avais fait mon choix immédiatement. Quand j’avais décidé quelque chose c’était comme ça. Et là quand j’ai décidé d’aller à Nice, peu importe ailleurs ou pas ailleurs, comme j’avais décidé personnellement d’aller à Nice. J’avais fait ce choix dans ma tête et c’était clair. Voilà pourquoi je suis parti aussi rapidement.
Pas de critiques contre le jeu des Bleus
Jonathan, je voudrais aussi parler de l’équipe de France puisque vous avez vécu votre première compétition internationale lors de l’Euro 2024 et c’est quand même quelque chose de marquant pour un joueur de football. Quand vous avez signé à Nice, vous n’avez plus 20 ans, est-ce-que vous pensez encore à l’équipe de France en vous disant que vous restez dans un club qui est dans le haut de tableau et où vous retrouvez un entraîneur qui vous connait parfaitement? Est-ce que vous vous êtes dit que ça allait vous donnez des chances de rester dans le groupe France ou est-ce-que vous voulez d’abord vous éclater et profiter de vos dernières années à Nice?
Non, je pense que c’est forcément lié. Vraiment quand je suis sorti de cet Euro, même en n'ayant pas joué, on connait la chance et le bonheur d’y être ainsi que l’exception d’y être. Et forcément en signant, j’ai toujours gardé ça en tête en me disant qu’il fallait que je puisse continuer à jouer, que je continue à être performant, que je me montre encore sur la scène européenne avec la Ligue Europa. En tout cas, l’équipe de France viendra et ne continuera à venir que si moi je suis bien concentré sur mon football et bien appliqué, que si je performe. Après, le sélectionneur fera ses choix.
Avez-vous eu Didier Deschamps au téléphone par rapport à ce choix de rejoindre Nice?
Non, même pas. Mais je pense qu’il n’y avait même pas besoin de discuter. Il m’appellera que si lui estime que je suis performant. Et si je ne le suis pas, si je veux y retourner, ce sera à moi de redoubler d’efforts pour y retourner.
Qu’avez-vous pensé des critiques sur le jeu de Didier Deschamps à l’Euro où on ne peut pas dire qu’on s’est éclaté à regarder l’Euro hormis l’Espagne et par moment l’Allemagne? L’équipe de France, vous n’avez pas été flamboyant... Arrivez-vous à faire votre autocritique là-dessus?
Honnêtement non parce que je reste focus. Je n’ai pas de choses particulières à dire par rapport aux critiques. Chacun pense ce qu'il veut malheureusement, et aujourd’hui beaucoup de gens disent ce qu’ils ont envie de dire. Moi je n’ai rien de particulier à dire là-dessus.