Démocratie contre République : le match entre Macron et ses oppositions

La France dépasse les catégories des sciences politiques. S'il y a des régimes de nature différente, ils ne s'appliquent pas indistinctement à n'importe quel pays. Ce qui fonctionne quelque part ne fonctionne pas nécessairement ailleurs. La difficulté liée au choix du Premier ministre vient d'une confusion entre la démocratie et la République.

La première répond à la volonté populaire quand la deuxième sous-entend une harmonie, une entente, un ordre qui découle d'un certain nombre de principes écrits et non écrits. L'accord entre les deux relève d'un équilibre pour le moins ténu.

Le peuple décide

La République, du moins le mot, n'est pas née avec la Révolution. Sous l'Ancien Régime, le terme n'était pas employé pour qualifier le régime – en l'occurrence une monarchie – mais pour désigner la chose commune, l'intérêt de la France et des Français ; le prince devait gouverner en faveur de la République, c'est-à-dire à la faveur de tous.

Le « bien » n'était pas la démocratie, mais la bienveillance à l'endroit des sujets. C'est pourquoi la justice, au sens le plus noble et le plus abstrait du terme, était, dès le sacre d'un roi de France, au cœur de sa mission.

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