La défense de l’OM est-elle vraiment en souffrance?

Les chiffres ne mentent pas, et ils désignent l’OM comme étant en surrégime. Les hommes de Roberto De Zerbi défient les lois des expected goals. Offensivement, ils ont marqué 9 buts de plus qu’attendus compte tenu des situations créées en matchs et la défense est sur le même rythme. Marseille a encaissé 17 buts, mais aurait dû en prendre quasiment 24 en championnat. Un différentiel exact de 6,78, record en Ligue 1. Le déséquilibre demandé par le coach Italien est une des explications, et les défenseurs sont mécaniquement plus exposés aux récupérations hautes des adversaires. En moyenne, Marseille subit près de 12 tirs par match, quand le Paris Saint-Germain, Monaco et Lille sont à moins de 10.

Balerdi, Murillo, Kondogbia : des erreurs récurrentes

Mais il y a pire. L’OM est l’équipe du championnat qui perd le plus de duel défensif. Individuellement, les défenseurs marseillais ne réussissent pas un grand début de saison. Son patron et capitaine, Leonardo Balerdi, manque de régularité depuis le début de saison. S’il fait partie du top 3 dans les cinq grands championnats européens concernant les tacles et les interceptions, l’Argentin est à la peine dans le jeu de tête défensif et surtout les dégagements. Prenant souvent des risques balle au pied, Balerdi a commis deux erreurs amenant à un tir adverse dangereux. Parmi les 24 joueurs à qui c’est arrivé en Ligue 1, l’OM est le club le plus représenté (à égalité avec Lyon et Angers) puisque Amir Murillo et Geoffrey Kondogbia se sont aussi rendus coupables de deux erreurs dangereuses.

Rulli, le sauveur marseillais

Si Marseille s’en sort indemne la plupart du temps, c’est donc grâce à la maladresse adverse mais aussi à son gardien de but Geronimo Rulli. L’Argentin arrivé de l’Ajax Amsterdam l’été dernier, s’est d’abord illustré sur les penalties. Il a repoussé les deux concédés, à Brest et à Lyon. Un ratio de 100% phénoménal qui brusque les habitudes phocéennes, puisque Pau Lopez, le prédécesseur de Rulli, n’avait stoppé que 8% des penalties subis pendant son mandat olympien (2 arrêts sur 22). Le gardien marseillais se distingue dans les face-à-face et peut se targuer d’un taux d’arrêts de 73,8%, ce qui le place dans le top 15 européen. Marseille devra donc améliorer ses statistiques défensives pour rester au contact de Paris, Monaco et Lille. Le test Stéphanois de ce dimanche sera important, même si les Verts n’ont marqué que 11 buts depuis le début de saison, ce qui en fait le deuxième plus mauvaise attaque du championnat.

Article original publié sur RMC Sport