De la déception de Tokyo à son triomphe en or aux JO 2024 à Paris: comment Riner a retrouvé les sommets olympiques

Une légende vivante. Teddy Riner n’a pas raté son rendez-vous avec l’Histoire vendredi à Paris. Dans une Arena Champ-de-Mars en fusion, le judoka de 35 ans est allé chercher sa troisième médaille d’or olympique en individuel, la quatrième si on compte l’épreuve par équipes. Avec ces trois titres, il égale le record mythique du Japonais Tadahiro Nomura, sacré trois fois aux JO en -66kg en 1996, 2000 et 2004. La conclusion d’une journée semée d’embuches et d’une olympiade maitrisée pour revenir au sommet.

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Ce vendredi matin, pour le "Teddy’s day", la pression sur ses épaules était d’autant plus énorme que le judo attendait encore sa première médaille d’or aux JO de Paris. Et que des grands noms comme Clarisse Agbegnenou avaient chuté avant lui. Dès son entrée en lice face à l'Emirati Magomedomar Magomedomarov, c’est un Riner crispé qui s’est imposé au golden score. "Ce matin il était un peu bloqué par l’enjeu", reconnaissait son coach Christian Chaumont sur RMC. "Il ne connaissait pas très bien son premier adversaire, il n'a pas pris de risque", positivait de son côté David Douillet, le consultant RMC Sport.

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Riner: "Il n'y a jamais rien de facile"

Face à Guram Tushishvili, Teddy Riner s’impose sur ippon avant quelques frictions à l’origine de l’exclusion du Géorgien. "Le déclic" pour son coach. "Ce n’est pas facile de déclencher des attaques. Il a vu certains de ses camarades qui ont perdu. Un petit moment de déconcentration et ça perd." Plus relâché en demi-finale face à Temur Rakhimov et face à Kim Minjong en finale, Teddy Riner, vainqueur par ippon, est monté en puissance au fil de la journée. "Il n'y a jamais rien de facile, lâche la légende à chaud sur France 2. On le sait, c'est comme ça dans la vie de tous les jours, il faut se dépasser pour obtenir ce qu'on veut. C'est chose faite."

Une nouvelle consécration après trois années à attendre son retour au somme de l'olympe. Car si Teddy Riner dominait sa catégorie depuis de nombreuses années, aux JO en individuel, on l’avait laissé sur une défaite en quarts face au Russe Tamerlan Bashaev et une médaille de bronze au goût amer à Tokyo. Plus imbattable, les regards sur lui allaient donc changer. Et quand on lui demande s’il se sentait l’homme à abattre ce vendredi, Teddy Riner, en direct sur RMC, ne manie pas la langue de bois : "Quand je suis arrivé à la pesée, les regards pendant toute l'olympiade... Les gens qui jaugeaient. Mais j'ai toujours dit une chose. Ce n'est pas un combattant mais tout un tableau qu'il faut surveiller."

"Le Boss revient nous faire c..."

Pour arriver à son but, depuis trois ans, il a alors enchaîné compétitions et stages à travers le monde. Invaincu depuis Tokyo, en envoyant au tapis plusieurs champions du monde, il a déjà combattu vingt fois en 2024. Pour retrouver une telle activité, il faut remonter à 2011, début de sa première période dorée. "La version de moi de 2024 est bien plus forte", assurait-il avec ces Jeux: "mentalement, physiquement, sur le judo, au sol, debout, sur les mains, sur les attaques, je suis meilleur". "Je l'ai rarement vu aussi affûté, il est plus puissant", confirmait Franck Chambily, son entraîneur de toujours, qui s'inquiétait pour ses adversaires: "Teddy est appelé le Boss dans le milieu. Ils se disent "le Boss revient nous faire c..."".

Entouré d’une cellule d’entraînement XXL avec une psychologue qui l’accompagne depuis ses 14 ans, Meriem Salmi mais aussi un manager (Laurent Calleja), un coach (Christian Chaumont), un préparateur physique (Julien Corvo), un sparring-partner (Frédéric Mirédin), Teddy Riner a continué à privilégier la vie de famille, son "cocon" pour son bien-être. Et c'est ainsi qu'il a mis toutes les chances de son côté pour revenir sur le toit du monde. Il peut désormais savourer son bonheur. Avant de basculer sur l'épreuve par équipes samedi et pourquoi pas Los Angeles en 2028. Teddy Riner aura 39 ans. Et peut-être encore faim.

Article original publié sur RMC Sport