La « crise de milieu de carrière » est-elle un passage obligé ?

En vieillissant, « nous découvrons que le prestige et un revenu élevé ne sont pas aussi satisfaisants que nous l’espérions », écrit Hannes Schwandt.  - Credit:www.alamy.com / Alamy Stock Photo / Abaca
En vieillissant, « nous découvrons que le prestige et un revenu élevé ne sont pas aussi satisfaisants que nous l’espérions », écrit Hannes Schwandt. - Credit:www.alamy.com / Alamy Stock Photo / Abaca

Un jour, fraîchement diplômé, le souvenir de la bohème étudiante derrière vous, vous signez votre premier CDI. Face à vous, le monde professionnel est une promesse de découvertes et de défis. Et puis, les années passent. Les promotions s'accumulent, tout comme les responsabilités, jusqu'à ce matin où, devant votre tasse de café tiède, une étrange sensation vous envahit : et si tout cela n'avait plus de goût ? Que s'est-il passé ? Bienvenue en pleine « crise de milieu de carrière ». Rien de grave, docteur, cela s'arrange avec le temps.

Notre vie formerait un grand « U », avec en abscisse l'âge et en ordonnée la satisfaction. Pléthore d'études confirment que l'âge mûr est, en moyenne, la période la plus difficile de la vie. À partir de données recueillies auprès de 500 000 Américains et Européens, en 2008, les économistes David Blanchflower et Andrew Oswald ont constaté que la satisfaction de vie autodéclarée prend bien la forme d'un « U » légèrement incurvé, qui commence à un niveau élevé dans la jeunesse, atteint son point le plus bas au milieu de la quarantaine, puis se rétablit à mesure que nous vieillissons. Le schéma est robuste dans le monde entier, touchant aussi bien les hommes que les femmes.

Une insatisfaction qui touche surtout les cadres

Depuis des dizaines d'années, à travers de nombreuses études, ce grand « U » de la vie s'observe. Ce phénomène, reconnu comme la « crise de la quarantaine » (même si le terme est largement critiqué par certains che [...] Lire la suite