Criblé de critiques après la titularisation d'un streameur en D1, le Deportivo Riestra présente ses excuses

Le coup de com' de 59 secondes fait grincer des dents. Le Deportivo Riestra, club de première division argentine de football, s'est offert une notoriété mondiale en titularisant le populaire streameur hispanophone Spreen lors d'un match de championnat contre Vélez Sarsfield (1-1). Non seulement parce que ce créateur de contenu aux 7,8 millions d'abonnés sur Youtube n'est absolument pas un footballeur professionnel, mais aussi parce qu'il a été remplacé sans même avoir touché le ballon.

Une scène insolite qui a amusé bon nombre d'internautes, mais qui ne fait absolument pas rire les acteurs du football argentin. À commencer par certains champions du monde 2022.

"Je ne suis pas d'accord avec ce qui s'est passé"

Lors du rassemblement de l'équipe nationale d'Argentine pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, Rodrigo De Paul a déploré le signal envoyé à la jeunesse. "Je ne pense pas que ce soit le bon message. Il m'a fallu beaucoup de temps pour jouer en première division et ce n'est pas comme ça qu'on y arrive. Il faut travailler, faire des efforts, tomber et recommencer. Je ne suis pas d'accord avec ce qui s'est passé. Tous ceux qui sont ici pour porter le maillot de l'équipe nationale ont dû payer un lourd tribut, personne ne nous a rien donné gratuitement", a déploré le milieu de l'Atlético de Madrid, comme l'a rapporté TyC Sports.

"Notre réflexion est plus ou moins la même. Ce n'est pas l'exemple que nous voulons donner aux jeunes", a acquiescé Leandro Paredes, sous contrat à l'AS Rome après son passage au Paris Saint-Germain. "Jouer un match de première division demande beaucoup de sacrifices. Ce genre de choses, c'est mauvais. Ce n'est pas bien d'envoyer ce type de message", a-t-il ajouté.

S'il n'y avait que des commentaires de footballeurs, le Deportivo Riestra aurait éventuellement pu se sortir de cette séquence sans trop de difficultés. Sauf que Claudio Tapia, le président de la fédération argentine de football, a pris la parole pour dénoncer un "manque de respect" et un "message erroné pour la société".

"Il y a des enfants qui s'enlèvent la vie à cause de problèmes", a-t-il même ajouté.

Des "excuses" de la part du club et de Spreen

Face à une telle vague d'indignation, le Deportivo Riestra a finalement publié un communiqué: "Malheureusement, cette opération de marketing suscite de nombreuses réactions négatives. Nous voulons présenter nos plus sincères excuses pour ceux qui se sont sentis offensés. À aucun moment nous n'avions l'intention de manquer de respect au Vélez Sarsfield, ni au football argentin de manière générale".

"Notre objectif était (et est) d'attirer de nouveaux publics vers le football, de créer des ponts entre différents mondes et plateformes", ajoute le club, récemment promu en D1, et qui s'expose à une sanction du comité d'éthique de la fédération argentine.

Spreen a lui aussi pris la parole dans un live sur Kick: "On m'a donné l'anecdote de ma vie et, évidemment, j'ai accepté. Je n'ai pas pris la place d'un enfant, mais si quelqu'un a eu l'impression que nous lui avons manqué de respect, je m'en excuse. Il n'y avait aucune intention de manquer de respect. De plus, d'après ce que j'ai entendu, cela avait déjà été discuté avec Vélez. Nous n'avons pris la place de personne. J'ai accepté parce que, au fond, c'est l'histoire de ma vie. Honnêteté pure et simple".

Article original publié sur RMC Sport