« On court à la catastrophe » : en Corse, l’été noir du tourisme

Photo de la ville d'Ajaccio, en Corse.  - Credit:Richard Sowersby/Shutte/SIPA
Photo de la ville d'Ajaccio, en Corse. - Credit:Richard Sowersby/Shutte/SIPA

Dans les ruelles de Zonza (Corse-du-Sud), charmant village de l'Alta Rocca, massif qui s'étend au pied des aiguilles de Bavella, cette restauratrice n'en croit pas ses yeux. En cette mi-août, la moitié de sa terrasse est vide. « On dirait que la haute saison n'a pas commencé, s'inquiète cette commerçante, quinze ans d'activité au compteur. On se croirait au mois de juin. »

L'affluence est, certes, plus importante qu'au printemps dans ce site touristique bien connu pour ses piscines naturelles et ses sentiers de randonnée au cœur du parc naturel régional. Mais, comme dans le reste de l'île, la fréquentation accuse une nette perte de vitesse. Les chiffres de la chambre de commerce et d'industrie de Corse en disent suffisamment sur cette désaffection : moins 10 % de passagers dans les aéroports corses en juillet, par rapport à 2023. Côté maritime, la chute est contenue et s'établit à moins de 2 %. Reste que la tendance confirme la baisse déjà enregistrée l'été précédent : un recul de 8,1 % par rapport à 2022, selon l'Insee. « On court à la catastrophe, s'alarme Francis Berfini, hôtelier à Poggio-Mezzana (Haute-Corse), qui assure avoir perdu un gros tiers de sa fréquentation. Nous ne sommes plus une région attractive par rapport à d'autres territoires en Méditerranée. »

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