Dans les coulisses de Graff, joaillier d’exception
Petit-fils de bouchers roumains, né dans le quartier populaire de l'East End avant le début de la Seconde Guerre mondiale, Laurence Graff n'avait pas 30 ans qu'il dominait déjà la scène joaillière londonienne en frayant avec les personnalités les plus fortunées du globe. La renommée de ce négociant devenu créateur ne vient pourtant pas de sa prestigieuse clientèle – au sein de laquelle se dénombre une myriade de présidents, de rois, de princes et d'icônes culturelles – mais des pierres. Toujours exceptionnelles, souvent légendaires, à l'instar du mythique diamant bleu Wittelsbach, acquis une première fois par le roi Phillipe IV d'Espagne avant d'intégrer successivement la cassette de l'infante Marguerite-Thérèse d'Autriche et de Maximilien Ier de Bavière, puis de finir dans les mains expertes de sir Laurence à l'issue d'une vente mémorable chez Christie's en 2008. Montant de la transaction : 16,4 millions de livres sterling, soit 2,1 millions le carat. Après avoir été retaillée, la pierre fut revendue au bout de deux ans, devenant au passage le diamant le plus cher du monde. Quelques mois plus tard, le joaillier londonien battait son propre record en acceptant de débourser 46 millions de dollars pour un spécimen rose de 24,78 carats. On pourrait continuer longtemps cette litanie d'exploits. Contentons-nous d'affirmer que, selon ses propres estimations, la maison Graff a acheté, taillé et poli 60 % des plus gros diamants du monde depuis sa fondation, en 196 [...] Lire la suite