Un corner si le gardien gagne trop de temps, la nouvelle règle imaginée par l'IFAB

C’est une règle qui n’est quasiment jamais respectée. La loi 12 de l'International Football Association Board (IFAB), instance historique du football mondial, se veut pourtant très claire: un coup franc indirect doit être accordé si, à l’intérieur de sa surface de réparation, un gardien de but reste en possession du ballon avec ses mains/bras pendant plus de six secondes avant de le relâcher.

"En plus d’entraîner une perte de temps, le fait qu’un gardien de but garde le ballon en main trop longtemps constitue une tactique antisportive étant donné que, si un gardien a le ballon en main, un adversaire ne peut pas le lui disputer. Par ailleurs, ce type de comportement suscite généralement la frustration chez les spectateurs", précise l’IFAB. Pourtant, dans les faits, la règle est trop rarement appliquée.

Certains portiers n’hésitent pas à faire défiler le chrono, parfois à plusieurs reprises au cours d’un match, et les arbitres ne vont presque jamais plus loin qu’un carton jaune en cas d’abus répétés. Les supporters des Girondins citeront comme contre-exemple ce coup franc accordé à leur équipe un soir de Ligue Europa à Anfield face à Liverpool, en 2015. Henri Saivet en avait profité pour envoyer le ballon sous la barre de Simon Mignolet, qui avait été sanctionné pour avoir conservé le cuir très exactement 21 secondes.

Des essais prometteurs

Neuf ans plus tard, l’IFAB envisage d’instaurer une nouvelle règle, comme le détaille The Times dans un article publié ce jeudi. Des premières expérimentations ont eu lieu dans des compétitions de jeunes à Malte et en Angleterre. L’idée est simple: si le gardien garde le ballon pendant plus de huit secondes, l’arbitre doit lever la main et lui faire signe qu’un compte à rebours de cinq secondes vient de se déclencher. S’il ne se précipite pas pour renvoyer le ballon, un corner peut alors être accordé à l’adversaire.

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"Les données qui en ressortent jusqu'à présent sont très, très intéressantes. Le nombre de corners accordés est presque inexistant, ce qui nous indique, à la lumière des données, que l'effet dissuasif existe bien. C’est exactement ce que nous souhaitons qu'il soit à ce stade", a commenté auprès du Times, Patrick Nelson, directeur général de la Fédération irlandaise de football et membre du conseil d'administration de l’IFAB.

Ce genre de test pourrait aussi être appliqué en Italie dans les prochaines semaines, avec cette fois l’idée d’accorder une touche plutôt qu’un corner.

Article original publié sur RMC Sport