Connaissez-vous Milosz ?
Connaissez-vous Milosz ? était le titre, dès 1965, d'un petit volume d'anthologie d'Oscar Vladislas de Lubzic-Milosz (1877-1939) paru aux éditions André Silvaire, lequel Silvaire passa la majeure partie de sa vie à faire connaître le poète dont Oscar Wilde avait dit, le voyant assis à la terrasse d'un café parisien avec Moréas et quelques autres, vers 1898 : « Voici Moréas-le-poète, et Milosz-la-Poésie. »
Alors que la saison lituanienne bat son plein en France, cette immense figure de la littérature francophone est enfin donnée à lire à la mesure de son importance. Précisons d'emblée que le mystérieux Oscar ne doit pas être confondu avec celui qu'il présentait comme son neveu, Ceszlaw Milosz, Prix Nobel de littérature polonais 1980, qui a d'ailleurs contribué à remettre en lumière son grand cousin. Il faut dire qu'Oscar ne facilita pas sa publicité, écrivant dans l'un de ses plus beaux poèmes des Sept solitudes : « Et surtout que Demain n'apprenne pas où je suis. »
Le voici désormais tout entier ou presque dans un « Quarto » somptueux… Enfin ! De quoi donner raison à Jean Cassou, l'un des admirateurs du poète « en marge de toute époque et de toute classification » : « L'histoire littéraire authentique est souterraine. »
Plus d'un millier de pages rassemble poèmes, roman, théâtre, contes, essais métaphysiques, correspondances, le tout augmenté d'une documentation remarquable et de la rigueur généreuse des spécialistes, Christophe Langlois et Olivier Piveteau.