Comprendre la dénutrition en 4 questions

La start-up La Picorée distribue des petits gâteaux riches en protéines, pour inciter les personnes dénutries à varier leurs compléments alimentaires.   - Credit:La Picorée
La start-up La Picorée distribue des petits gâteaux riches en protéines, pour inciter les personnes dénutries à varier leurs compléments alimentaires. - Credit:La Picorée

« C'est une maladie qui est pendant longtemps passée sous les radars. » Pour Agathe Raynaud-Simon, gériatre et nutritionniste à l'hôpital Bichat (Paris 18e), membre de la Société française de gériatrie et de gérontologie et présidente du Collectif national de lutte contre la dénutrition, aucun doute : la dénutrition « est bien une maladie. Et pas le symptôme d'une maladie, comme on l'a longtemps pensé ». Comment la détecter ? Comment lutter ? Tout ce qu'il faut savoir, à l'occasion de la 5e semaine nationale de la dénutrition, qui commence ce mardi.

• Qui est concerné ?

Deux millions de personnes au moins sont considérées comme dénutries en France, selon les chiffres de la Société francophone de nutrition clinique et de métabolisme (SFNCM). Un chiffre probablement sous-évalué car « basé sur les hospitalisations », explique Agathe Raynaud-Simon, qui estime que « 30 % des personnes hospitalisées sont dénutries ».

Une personne dénutrie sur deux « a plus de 65 ans » mais « 50 000 enfants » sont également touchés, et des adultes, souvent en lien « avec une ou plusieurs pathologies sévères ». Certains cancers, comme le cancer du pancréas, s'accompagnent d'un fort risque de dénutrition. Mais tous les cancers sont concernés.

« En 2007, nous avions 5 % de personnes dénutries dans notre établissement », indique Pierre Senesse, gastro-entérologue à l'Institut du cancer de Montpellier (Hérault). « En 2009, nous sommes passés à 50 %. Les patients n'ont pas changé. Mais nou [...] Lire la suite