Pour combattre la chaleur sur les routes de l’Arizona, Phoenix repeint le béton en couleur claire

Reuters

CHALEUR - L’Arizona croule sous la chaleur. Avec des températures allant jusqu’à 48 degrés et qui dépassent celles de la canicule de 2003, la ville de Phoenix a eu recours à une solution insolite : appliquer une « crème solaire » sur les routes. Le programme est nommé « Revêtement frais ».

Il s’agit en fait de recouvrir le béton d’un revêtement gris clair conçu pour réfléchir la chaleur et la lumière du soleil loin de la surface. La ville espère ainsi créer des rues plus fraîches et atténuer l’îlot de chaleur urbain.

« Comme beaucoup d’autres villes, nous cherchons à mettre en place des stratégies de refroidissement, et l’une des choses à faire est d’examiner les endroits chauds et de les rafraîchir. Et quand on regarde les images satellites des surfaces chaudes de notre ville, deux éléments ressortent clairement : les toits et les routes », a expliqué à Reuters David Hondula, directeur du bureau de Phoenix en charge de la chaleur.

Les représentants de la ville en charge de ce projet ont travaillé main dans la main avec des chercheurs de l’Université d’État d’Arizona (ASU). Ils en sont arrivés à la conclusion que les routes recouvertes de ce revêtement étaient de six à sept degrés moins chaudes que les routes traditionnelles.

Une nouvelle technologie qui fait des sceptiques

Afin de tirer au maximum les profits de ce revêtement, les chercheurs utilisent une nouvelle technologie, MARTY. « C’est une station météorologique qui mesure le rayonnement net dans trois directions, ainsi que la température de l’air, l’humidité et la vitesse et direction du vent afin de comprendre ce qu’un être humain ressent sur une surface donnée. Ces informations sont enregistrées toutes les deux secondes. Ça nous permet de comprendre quelle quantité de rayonnements solaires est émise, et laquelle est réfléchie grâce au revêtement », détaille Jennifer Vanos, professeure associée à l’école de développement durable de l’Université d’État d’Arizona.

Mais voilà, les citoyens de Phoenix semblent sceptiques. L’une des habitantes d’un quartier où le revêtement a été changé de couleur a déploré ne voir « aucune différence quand on sort ». « Je ne pense pas que cette nouvelle technologie soit très bénéfique, ni que ce soit utile d’investir pour installer ça dans toute la ville », a-t-elle ajouté.

Le directeur adjoint de l’association pour le climat Chispa Arizona, Masavi Perea, a renchéri : « J’apprécie que la ville de Phoenix tente de nouvelle chose. Mais bon, c’est un peu tard… On va quand même dans la bonne direction, mais le problème avec les nouvelles technologies, c’est qu’il faut des années pour récolter des données ». Et donc des années pour mesurer son utilité. Il vaut mieux privilégier « les choses que l’on connaît et qui fonctionnent, et notamment planter des arbres ».

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