Clélia la libertine
Son nom sonne comme une caresse, lascif et mystérieux à la fois. Clélia Farnèse en porte le poids. Son arrière-grand-père, le pape Paul III, organisa l’Inquisition romaine et portugaise. Son père, Alexandre Farnèse, surnommé le « Grand Cardinal », intrigue pour asseoir son pouvoir. En ces temps-là, papes et cardinaux avaient tous les droits, dont celui d’enfanter, de concubiner et même d’assassiner. Et voici la petite Clélia, cachée puis légitimée, éduquée puis libérée. À 7 ans on la fiance, à 14 on la marie, à 16 elle donne naissance à un héritier mâle. Clélia peut enfin prendre du bon temps. Et un amant. Avec la bénédiction de son époux. En pleine Renaissance italienne, la morale se drape de rouge et blanc, et Clélia tombe amoureuse d’un homme d’Église. Ferdinando de Médicis, dit le « Petit Cardinal », est avide d’honneurs et de grandeur. Sur le mont Pincio, surplombant la Ville éternelle, il édifie un palais à nul autre pareil, la villa Médicis. Un parc de plusieurs hectares, des sculptures en bronze dans les jardins, des salons regorgeant de trésors et, sur le fronton, les armes de la famille.
Clélia Renucci connaît l’art italien et nous emporte dans une aventure étourdissante
À l’ombre des cyprès, dans un pavillon orné de fresques d’oiseaux, de naïades et de satires, Médicis accueille sa maîtresse, la sublime Clélia. Il la fait représenter en Néréide par le peintre Jacopo Zucchi. Dans la mythologie, Poséidon se prend de passion pour Amphitrite et l’épouse. Dans le ...