Chute de Bachar el-Assad : il faut négocier avec l’Iran

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, rencontre le président syrien Bachar el-Assad à Téhéran, le 25 février 2019.  - Credit:SalamPix / SalamPix/ABACA
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, rencontre le président syrien Bachar el-Assad à Téhéran, le 25 février 2019. - Credit:SalamPix / SalamPix/ABACA

La victoire surprise de la coalition menée par Hayat Tahrir al-Cham (HTC) face au régime de Bachar el-Assad rebat considérablement les cartes des rapports de force au Moyen-Orient. Il est encore trop tôt pour dire si la guerre civile vient de trouver son terme : le quart nord-est du pays reste contrôlé par les forces kurdes soutenues par les États-Unis, tandis que l'extrême sud, autour de la ville de Deraa, se trouve aux mains de groupes rebelles non affiliés à HTC. La forme que prendra le prochain régime syrien (dans l'hypothèse où le pays conserverait sa cohésion) n'est pas non plus élucidée. Mais l'expérience nous apprend que les mouvements démocratiques font rarement le poids face à des groupes idéologiques armés comme l'est HTC – une évolution du groupe djihadiste Jabhat al-Nosra, dont le fondateur, Ahmed al-Charaa, est toujours le chef d'HTC.

Cette évolution brutale de la situation au Moyen-Orient découle en définitive de l'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre de l'an dernier, et de la décision téméraire du Hezbollah de soutenir le mouvement palestinien. L'Iran a très probablement été pris de court par les initiatives de ses alliés, et s'est retrouvé incapable de les secourir face à la riposte israélienne. La chute du régime d'el-Assad signifie non seulement qu'un État allié est désormais perdu pour Téhéran, mais aussi que le ravitaillement du Hezbollah libanais deviendra beaucoup plus complexe, ce qui rend difficilement envisageable [...] Lire la suite