Cessez-le-feu non respecté au Yémen
A peine entré en vigueur et déjà battu en brèche... Des raids aériens et des échanges de tirs, qui ont fait des morts des deux côtés, se produisent depuis vendredi 14 décembre 2018 au Yémen, alors même qu'un cessez-le-feu, censé entrer en vigueur "immédiatement", avait été conclu la veille en Suède entre le gouvernement et les rebelles. Ces événements ont pour cadre Hodeida, une ville portuaire tenue par la rébellion, qui constitue le noeud majeur du conflit en raison de sa situation stratégique. Pourtant, au retour des pourparlers de paix, les rebelles Houthis avaient qualifié l'accord de "réussite". Outre une trêve à Hodeida, il prévoit d'échanger des prisonniers et de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire vers la ville de Taëz, que les rebelles tentent de prendre aux forces loyalistes. La question est désormais de savoir si ces entorses au cessez-le-feu sont de nature à remettre en cause les discussions programmées fin janvier pour, cette fois, définir un cadre de négociation en vue d'un règlement global du conflit. Depuis 2014, la guerre au Yémen a fait au moins 10 000 morts, et des millions de personnes sont menacées de famine. "La pire crise humanitaire du monde", selon l'ONU.