Pour que cessent les intimidations dans les universités

Manifestation propalestinienne devant les locaux de Sciences Po Paris (illustration).   - Credit:sevgi/SIPA
Manifestation propalestinienne devant les locaux de Sciences Po Paris (illustration). - Credit:sevgi/SIPA

Le 29 octobre, par voie de presse, nous apprenons que Sciences Po Strasbourg interrompt son partenariat avec l'université Reichman de Herzliya, proche de Tel-Aviv en Israël. Cette décision émane d'un vote du conseil d'administration de Sciences Po qui s'est tenu le 25 juin 2024. Le procès-verbal du conseil d'administration témoigne des échanges entre ses membres.

L'un d'eux expose la proposition de vote d'un communiqué porté par une partie des élus étudiants qui déplorent que « la communication de cette université [l'université Reichman] sur son site Internet consiste à apporter un soutien à la guerre menée par Israël à Gaza, sans aucune distance critique ». La suite du verbatim relève d'une discussion de café du commerce, certains collègues prolongent même les propos d'activistes sur les campus.

La motion est adoptée avec 12 voix pour, 7 contre, 2 abstentions et 12 administrateurs qui ne prennent pas part au vote. Le partenariat est suspendu, autant dire que cette université est jugée infréquentable.

Le directeur se sent « honteux »

Jean-Philippe Heurtin, le directeur de Sciences Po Strasbourg, manifeste une « très forte réserve sur ce communiqué et cette proposition de vote ». Il réitérera son point de vue le 31 octobre 2024 sur BFM Alsace, « opposé très fermement à la motion », considérant même que c'était « une erreur ». Il se sent « honteux » et « choqué » par la situation, rappelant que ce boycott est contraire à ce que prône l'université, à savoir la li [...] Lire la suite