Canada: polémique après l'autorisation d'abattre une centaine de chevreuils

AP - Zsolt Czegledi

Après une saga judiciaire de trois ans, un juge vient de décider qu’une centaine de chevreuils localisés dans un parc urbain en banlieue de Montréal pourront être abattus. Cette affaire enflamme une grande partie du Québec depuis 2020, alors que la municipalité de Longueuil avait décidé d’euthanasier une quinzaine de cervidés en surnombre, une population qui a augmenté de 238% depuis six ans. Cette décision avait même valu des menaces de mort aux élus.

Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas

Une avocate flamboyante très connue qui prend fait et cause pour ces animaux menacés de mort, des pétitions de plusieurs dizaines de milliers de noms s’opposant à cette disparition annoncée, des experts soulignant devant le juge la dégradation que fait subir au parc urbain cette surpopulation de chevreuils... Voilà quelques éléments qui ont transformé cette affaire en une véritable pomme de discorde entre les pouvoirs publics et des défenseurs des animaux, certains menaçant même de mort les élus favorables à l’abattage des animaux.

Plusieurs commentateurs y voient un « syndrome Bambi », alors que les chevreuils pullulent au Québec. D’autres analysent cet événement comme le signe d’une urbanisation croissante d’une population qui compte de moins en moins de chasseurs. Coupés de leurs racines rurales, plusieurs perdraient de vue la nécessité de maintenir un équilibre entre les différentes espèces au sein des parcs.

Pendant que les chevreuils de la discorde enflamment l’opinion publique, le caribou forestier, lui, disparaît dans l’est du Québec, presque dans l’indifférence générale. À la différence du cerf, il a le tort de vivre loin des yeux et du cœur des grandes villes.


Lire la suite sur RFI