C1: le Bayern Munich soufflé par Aston Villa (1-0)

L'attaquant d'Aston Villa Jhon Duran félicité par ses coéquipiers après son but en C1 contre le Bayern Munich le 2 octobre 2024 au Villa Park de Birmingham en Angleterre (Darren Staples)
L'attaquant d'Aston Villa Jhon Duran félicité par ses coéquipiers après son but en C1 contre le Bayern Munich le 2 octobre 2024 au Villa Park de Birmingham en Angleterre (Darren Staples)

Les Anglais d'Aston Villa, longtemps acculés, ont mis à terre le Bayern Munich (1-0) mercredi, répétant durant la 2e journée de Ligue des champions le séisme de leur sacre surprise en finale 1982 contre le géant allemand.

Le club de Birmingham, après 41 ans d'absence, pouffait d'impatience à l'heure de regoûter aux joies de la grande Europe à Villa Park, porté par ses bouillants supporters.

Les retrouvailles se sont conclues dans l'euphorie d'une victoire tardive, marquée par une impeccable solidarité défensive, une avalanche de blessures anglaises, une VAR trouble-fête et un but venu d'ailleurs.

Le "super-sub" (super-remplaçant) colombien Jhon Duran, du haut de ses 20 ans, a surpris Dayot Upamecano et Manuel Neuer d'une reprise instantanée magnifique à la 79e, neuf minutes après avoir remplacé Ollie Watkins.

Le gardien Emiliano Martinez a sécurisé le mémorable triomphe de Villa avec un arrêt déterminant devant Harry Kane dans le temps additionnel, après avoir déjà fait chauffer ses gants à plusieurs reprises auparavant.

"C'est surréaliste: l'atmosphère, l'occasion, le fait de jouer contre l'une des plus grandes équipes du monde et de rivaliser de la sorte", a résumé l'attaquant Morgan Rogers au micro de TNT Sports.

Il s'agit d'un sérieux coup d'arrêt pour le Bayern du nouvel entraîneur Vincent Kompany, battu pour la première fois de la saison, deux semaines après avoir martyrisé le Dinamo Zagreb (9-2).

"C'est une grosse équipe, c'est pas facile de jouer ici. Notre performance n'a pas été parfaite, mais elle n'a pas été mauvaise. Et nous avons eu des occasions", a commenté le jeune manager belge.

Son homologue espagnol, Unai Emery, a lui frappé un grand coup, plus fort encore que le 3-0 initial infligé aux Young Boys de Berne en ouverture.

Ses "Villans" ont fait honneur à leurs aînés de 1981/1982, sacrés en Coupe des clubs champions européens (l'ancêtre de la Ligue des champions) après une finale entrée dans la légende locale contre le Bayern de Karl-Heinz Rummenigge et Paul Breitner, bouclée sur le même score.

- Multiples changements -

Comme attendu, le Bayern a pris le jeu à son compte mercredi avec des redoublements de passe et des projections permanentes vers l'avant, comme si la cage de "Dibu" Martinez avait les propriétés d'un puissant aimant.

Mais le gardien argentin n'a pourtant pas trop eu à déployer son talent, face à une domination allemande finalement assez stérile.

Parmi ses faits d'arme, toutefois, un impeccable arrêt réflexe devant Kane (6e), signalé hors jeu, et une belle envolée pour détourner une frappe de Michael Olise (39e), recrue frisson du Bayern à l'intersaison.

Aston Villa a adopté une tactique défensive prudente, en misant sur son habilité dans les contre-attaques.

Le plan mis en place par Emery a même accouché d'un but précoce, après une chandelle dans la surface de Lucas Digne exploitée par Pau Torres. Mais il a été annulé pour un hors jeu détecté à la vidéo (22e), de quoi frustrer les fans, dont le prince William, en tribunes.

Les "Villans" ont joué avec leurs armes, plus limitées, et ils ont dû en outre gérer plusieurs imprévus: Jacob Ramsey est sorti blessé rapidement, son remplaçant Leon Bailey a dû aussi être remplacé à l'heure de jeu, comme Amadou Onana, lui aussi amoindri.

Le scénario final, sublimé par Duran, donne encore plus de relief à l'exploit des Anglais.

Au passage, ils ont stoppé la très longue invincibilité du Bayern au premier tour de la Ligue des champions (41 matches): le Rekordmeister aux six étoiles continentales n'avait plus perdu à ce stade du tournoi depuis septembre 2017 à Paris (3-0).

La suite de son parcours européen l'emmène à Barcelone le 23 octobre, avant de recevoir Benfica puis le Paris Saint-Germain à l'Allianz Arena, stade hôte de la finale 2025.

bur-jta/bde