Budget : ce que peut faire Michel Barnier pour rentrer dans les clous européens

Le nouveau Premier ministre Michel Barnier à l'hôtel Matignon, à Paris, le 23 septembre 2024.  - Credit:Alexis Jumeau/Abaca
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier à l'hôtel Matignon, à Paris, le 23 septembre 2024. - Credit:Alexis Jumeau/Abaca

Cent douze milliards d'euros, tel est le montant des économies que la France doit réaliser dans les prochaines années pour remettre ses finances publiques d'aplomb. Michel Barnier, qui va entamer un dialogue avec la Commission européenne d'Ursula von der Leyen, ne peut l'ignorer. La « vérité », que le nouveau Premier ministre a promise aux Français – même quand elle est désagréable –, se trouve déjà sur son bureau.

Il lui suffit, en effet, de lire la dernière note du Conseil d'analyse économique (CAE), un think tank rattaché à Matignon. La note date de juillet dernier. Le diagnostic est archiconnu et rabâché sans pénétrer les esprits à gauche : notre pays vit au-dessus de ses moyens depuis trop longtemps. La Commission de Bruxelles a placé la France en procédure de déficit excessif le 21 juin. Elle formulera des recommandations en novembre à partir d'une proposition à venir du gouvernement Barnier.

Le « quoi qu'il en coûte » doit-il pour autant laisser place à une austérité terrible ? Pas tout à fait. Les économistes du CAE – Adrien Auclert, de l'université de Stanford ; Thomas Philippon, de l'université de New York, et Xavier Ragot, de l'OFCE – préconisent une cure d'amaigrissement progressive, étalée sur sept à douze ans.

L'objectif ? Dégager un excédent primaire (hors charge de la dette) d'environ 1 % du PIB. Un effort titanesque quand on sait que le déficit primaire frôle actuellement les 3,5 % du PIB. Autre difficulté dans la mise en œuvre de cette strat [...] Lire la suite