Quand Brigitte Bardot était la star de la gauche française

Brigitte Bardot sur le tournage du film « Vie privée » de Louis Malle en 1961.  - Credit:DALMAS/SIPA / SIPA
Brigitte Bardot sur le tournage du film « Vie privée » de Louis Malle en 1961. - Credit:DALMAS/SIPA / SIPA

Bardot égérie de la gauche ? Une position difficile à croire quand on voit les propos extrêmes de la star à la fin de sa vie et sa proximité de pensée souvent affichée avec le Rassemblement national… Et pourtant, la fougueuse actrice, qui n'a jamais eu la langue dans sa poche, est devenue pendant plusieurs mois la championne de la gauche française au début des années 1960, en pleine guerre d'Algérie. Elle avait alors 27 ans.

À l'époque, la France est déchirée par le conflit, la tension est à son comble : de Gaulle revenu au pouvoir est favorable à l'autodétermination, un référendum approuve sa démarche, l'indépendance est inéluctable et les partisans de l'Algérie française se déchaînent en s'appuyant notamment sur l'OAS, l'Organisation de l'armée secrète. Il s'agit d'un réseau terroriste et clandestin proche de l'extrême droite, qui refuse par tous les moyens, y compris les crimes et les attentats, toute négociation avec le FLN. Et pour soutenir financièrement leurs actions, ses membres n'hésitent pas à avoir recours au racket auprès des commerçants, patrons, hauts fonctionnaires ou personnalités…

Menace physique

C'est ainsi que Brigitte Bardot reçoit en novembre 1961, une lettre de l'OAS lui réclamant 50 000 francs pour l'aider dans son combat. « Il nous faut le soutien de tous les Français, lui écrit l'organisation dans un courrier signé de son chef des services financiers. En conséquence, l'OAS a décidé, vu votre situation : actrice, fille de Louis Bardot [...] Lire la suite