Botero : l'itinéraire d'un artiste entre modestie et démesure

Ils sont si dodus ! Démesurés, parfois difformes, souvent attendrissants. On se souvient de ces personnages sculptés dans le bronze, exhibant leurs rondeurs et se laissant palper sans pudeur sur les Champs-Elysées il y a des lustres, c’est-à-dire en 1992. Et de ces peintures de femmes aux courbes généreuses comme une belle pomme, peau veloutée, joues rouges plaisir. Fernando Botero assumait, il se décrivait comme l’artiste des « volumes exaltés ». Alors que son œuvre prenait tant de place et qu’il a vécu à Paris, il est mort presque invisible en France, nos musées n’ayant acquis aucune de ses œuvres.

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Autodidacte, rien ne prédestinait ce gosse de Medellin, né en 1932, à devenir l’artiste colombien le plus côté au monde. Maman fabrique des objets artisanaux, papa vend des marchandises à dos de mulet. Il n’a que 4 ans lorsque son père décède, la mère continue de l’élever avec ses deux frères, aidée par leur oncle. Fernando veut devenir torero « comme tous les Colombiens », dit-il.

Inscription à l’école taurine, le gamin de 13 ans en ressort fasciné mais traumatisé. Il se réfugie dans le dessin, rêve « d’être comme Picasso ». Botero joue gros. « Quand j’ai débuté, c’était un métier exotique en Colombie, qui n’était pas bien vu et offrait aucun avenir. Lorsque j’ai dit à ma famille que je comptais me dédier à la peinture, ils m’ont répondu : bon, d’accord, mais nous ne pouvons pas t’aider. » Pour gagner un peu d’argent, ...


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