Bordeaux: Matmut lâche les Girondins, le naming du stade va s'arrêter

La fin d'une ère. Le contrat de naming liant depuis 2015 le groupe Matmut au grand stade de Bordeaux, orphelin d'un club professionnel depuis la rétrogradation administrative des Girondins, prendra fin en juillet 2025, a annoncé jeudi l'assureur mutualiste.

Le contrat ne sera pas reconduit en raison notamment "de l'absence d'une visibilité conséquente récurrente" qui "n'a pas permis de bâtir un projet de nouvel accord satisfaisant", a indiqué à l'AFP la Matmut, confirmant une information du journal Sud Ouest. La fin de ce contrat de naming qui rapportait environ deux millions d'euros par an, rajoute une nouvelle difficulté financière aux gestionnaires de cette enceinte propriété de la métropole de Bordeaux.

"Un manque à gagner, mais pas une surprise"

En septembre, le loyer versé par les Girondins, placés en redressement judiciaire et rétrogradés en National 2 (4e division), était déjà passé de 4,7 millions d'euros annuels à quelques dizaines de milliers d'euros de frais techniques par match. "La fin du naming est un manque à gagner, mais ce n'est pas une surprise", a commenté la présidente de la métropole, Christine Bost, jointe par l'AFP. "On peut regretter que Matmut se désengage aujourd'hui. La situation n'est pas aussi bonne que celle qu'on pourrait espérer." Ce stade de 42.000 places avait été construit en 2016 pour un coût de 310 millions, dans le cadre d'un partenariat public privé.

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La métropole de Bordeaux doit en assurer le remboursement jusqu'en 2045. SBA, la société exploitante du stade, filiale des groupes de BTP Vinci et Fayat, avait estimé à l'été 2023 perdre entre "deux et trois millions d'euros" chaque année. "Si on regarde le rapport d'activité de SBA, pour 2023, il n'y a pas de signaux de mise sous la porte, et il n'y a en aura pas pour 2024", a ajouté Christine Bost, mais "si on laisse l'outil en jachère, si on ne va pas chercher des activités, ce ne sera plus tenable".

Plusieurs hypothèses sur la table

Sur les deux années écoulées, l'enceinte a accueilli plusieurs grands événements (Coupe du monde 2023 de rugby, JO 2024, demi-finales du Top 14...) et concerts (Muse, Mylène Farmer...). "On passe une période difficile, on a un équipement de très grande qualité qui représente un potentiel important", a poursuivi Christine Bost, qui "a envie de croire à la renaissance sportive du club", remonté à la 4e place de son groupe de N2 et qualifié pour les 32e de finale de la Coupe de France.

"C'est pour cela que la métropole a consenti à étaler le loyer." Pour la suite, "on peut imaginer un repreneur qui peut reprendre le club et le stade... mais plein d'hypothèses sont possibles", estime-t-elle. "Ce ne serait pas l'issue la plus favorable que SBA soit en cessation de paiements. On ne va pas laisser cet équipement non exploité et non utilisé." Contactée par l'AFP, SBA n'a pas souhaité faire de commentaires.

Article original publié sur RMC Sport