Bordeaux: "J'ai pris un Flixbus", un joueur raconte comment il est venu proposer ses services aux Girondins

Club mythique du football français, Bordeaux se trouve toujours en eaux troubles après un été agité. Maintenu sportivement en Ligue 2 puis finalement rétrogradé en National 1 puis en National 2 en raison de ses problèmes financiers, le club bordelais demeure en sursis. Par crainte d'un forfait pour leur premier match de la saison ce week-end, les Girondins ont bouclé les arrivées de 27 joueurs dont les anciens pros Rio Mavuba et Paul Baysse.

Mais d'autres footballeurs n'ont finalement pas été débauchés par les Marine et Blanc malgré une grosse envie d'y signer. Au micro de RMC Sport, Florent Indalecio a raconté son souhait de rejoindre le club aux six titres de champion de France.

"À un moment donné, je vois la situation des Girondins qui s'aggrave et je vois que le club devait jouer en National et que finalement les Girondins sont rétrogradés en National 2. Et comme tout le monde, je vois aux infos qu’ils ont besoin de joueurs. Je suis chez moi et je me dis que ce n'est pas possible qu’il se passe quelque chose comme ça pour un club comme les Girondins de Bordeaux", a glissé le milieu passé par les équipes de jeunes de l'AS Saint-Étienne sans toutefois y percer chez les pros. "Je me dis qu’il faut faire quelque chose. Donc moi, en tant que joueur professionnel sans club, je me dis 'pourquoi ne pas essayer de rejoindre les Girondins et aider le club parce que je suis sans club et qu’ils recherchent des joueurs'."

Un globe-trotteur qui rêve d'aider Bordeaux

Formé chez les Verts jusqu'à l'âge de 15 ans, Florent Indalecio a ensuite évolué pour plusieurs clubs rhodaniens avant de tenter sa chance aux États-Unis, de connaître quelques expériences en France dans des clubs de R1 et R2 puis de changer de vie en partant vivre en Australie. Installé à l'autre bout du monde et salarié dans le bâtiment avant d'être recruté dans une équipe de la deuxième division locale, le milieu désormais âgé de 27 ans a même joué une saison pour les U23 de Newcastle avant de partir en D2 australienne. Sans club depuis le début de l'année et malgré des contacts en D2 saoudienne, celui qui s'entraîne avec un préparateur physique pour garder la forme n'a pas voulu "rester les bras croisés" en voyant Bordeaux s'enfoncer et s'est rendu sur place pour tenter d'y signer.

"Je prends un Flixbus de Saint-Étienne à Bordeaux dans la nuit de lundi à mardi (la semaine passée) à 00h15. J’arrive à 7h30 sur Bordeaux et je prends un autre bus derrière qui m’emmène au centre d’entraînement du Haillan, et je me rends au château. On me demande ce que je fais et je dis que je voudrais voir le coach Erwan Lannuzel", a enchaîné l'ancien joueur de D2 en Australie. "Derrière je le rencontre, je parle avec lui et il me dit un peu la même chose à savoir qu’ils sont dix à l’entraînement, que c’est compliqué et que lui-même ne sait pas comment ça va se passer."

Et d'ajouter: "Je lui dis que ça marche et je fais demi-tour puis je rencontre Paul Baysse au château. Je discute avec lui, pareil il ne comprend pas. Je dis que je viens me proposer au moins pour un essai puis on verra où cela mène pour essayer d’aider le club."

"J’ai demandé qu’on me tienne au courant si une possibilité existait de faire au moins un essai"

Après avoir passé un peu de temps dans un hôtel proche du Haillan, multipliant les allers-retours au centre d'entraînement pour voir si la situation évolue, Florent Indalecio y a aussi discuté avec l'ex-buteur maison Jimmy Briand qui n'avait pas plus d'informations. À présent hébergé au domicile d’un membre de sa famille, en poste à Bordeaux, Florent Indalecio a multiplié les discussions avec certains nouveaux acteurs du club au scapulaire comme John Williams, directeur sportif d'Amiens, qui aide les Girondins dans leur recrutement estival.

"On a bien parlé et on a bien discuté et il m'avait dit que j'avais eu peu de temps de jeu ces dernières saisons, qu'il avait des profils plus intéressants que moi pour le club. J’ai dit 'ok pas de problème' mais j’ai demandé qu’on me tienne au courant si une possibilité existait de faire au moins un essai", a poursuivi ce baroudeur du football. "Mais on ne peut même pas faire un essai car il n'y a pas de groupe et de coach. Le jour où il y aura un groupe et un coach, apparemment Bruno Irlès que j’ai aussi eu par message et qui m’a dit de voir avec le directeur sportif."

Un joueur prêt à "mouiller le maillot et pas là pour l'argent"

Finalement absent de la liste des nombreux recrutés afin de pouvoir aligner des équipes le week-end prochain, le milieu ne désespère pas et se donner encore quelque temps pour évaluer ses chances de signer aux Girondins mais pas "indéfiniment". L'occasion, aussi, pour lui de remercier les supporteurs bordelais qui ont salué sa démarche et de confirmer qu'il cherchait toujours un défi.

"J'ai vraiment reçu énormément de messages des supporteurs bordelais, ça fait chaud au cœur. Ils me disaient que ma détermination forçait le respecte et qu'ils voulaient des mecs comme moi prêts à mouiller le maillot et pas là pour l’argent", a continué Florent Indalecio auprès de RMC Sport. "Je ne suis pas là pour l’argent, je ne suis pas dans une situation où j’ai joué énormément les dernières saisons avec des stats. Je sais comment fonctionne le football et je ne vais pas demander un gros salaire, ce n’est pas mon objectif. L’objectif c’est de retrouver un projet sportif intéressant qui pourra m’aider pour le futur de ma carrière." A Bordeaux, comme il l'espère encore pour participer à ce beau projet sportif qui se monte, ou ailleurs si un club ambitieux souhaite profiter de son expérience.

Article original publié sur RMC Sport