Bordeaux: Gérard Lopez explique la situation critique et son silence dans une lettre ouverte
Décrié pour sa gestion des affaires qui a placé le club au bord du gouffre, le président des Girondins de Bordeaux, Gérard Lopez, est revenu sur la situation critique du club au scapulaire dans une très longue ouverte adressée aux supporters. Son silence assourdissant? L'homme d'affaires hispano-luxembourgeois le justifie par le contexte délétère qui régnait ces dernières semaines autour de sa personne et "par la violence exceptionnelle de certains messages profondément malveillants".
"Ça n’est pas l’objet de cette lettre, mais rien ne justifie que l’on profère de telles menaces. Je comprends la passion qui entoure un club et la douleur engendrée par la situation économique et sportive mais cela n’excuse en rien ces agissements." Faisant plusieurs mea-culpa, il considère aurait "dû s’investir davantage au niveau local": "Je n’ai pas assez pris le temps de comprendre la ville et ses acteurs économiques désireux de soutenir sincèrement le club."
Il dénonce des investisseurs "fantaisistes"
"J’aurais également dû intervenir de manière plus agressive, et disons-le de manière plus autoritaire, sur le volet sportif, comme je l’avais d’ailleurs fait auparavant, et avec succès", complète-t-il. Il déplore que malgré "des investissements consentis sans aucune mesure avec ce qui a pu être historiquement investi dans un club de Ligue 2", les résultats "n'ont jamais été à la hauteur de nos attentes et des montants versés".
Réexpliquant le processus qui l'avait mené à la tête du club, il évoque des investisseurs "fantaisistes" aujourd'hui soutenus par certains élus afin de racheter le club à Gérard Lopez. Il évoque aussi la dette, décroissante depuis son arrivée mais assure que si les Girondins de Bordeaux n'ont pas été en mesure de "renforcer l'équipe", c'est en raison de "la situation économique": "Et pire il nous a été impossible de faire partir une série de joueurs qui avaient un contrat à longue durée et n’avaient aucune valeur sur le marché étant donné leurs salaires."
D'autres responsables pointés du doigt
"Ce manque de performance sportive, lié à une ambiance dans le vestiaire absolument détestable, nous a amené en Ligue 2 de façon quasi inéluctable. Or, les Girondins de Bordeaux, du fait de ses charges fixes, ne sont pas un club qui devait et pouvait exister dans des divisions inférieures économiquement." Gerard Lopez dit aussi s'en vouloir "de ne pas avoir pris la parole dans le vestiaire comme j’avais coutume de le faire lors des derniers matches clés".
La suite de la lettre est un règlement de comptes avec ceux qui n'ont pas cru en son projet de Bordeaux en Ligue 2, de critiques de la santé économique de la Ligue 1 et d'un appel d'offres des droits TV "catastrophique", de regrets des résultats sportifs qui ont empêché la reprise du club par des investisseurs...
De nouvelles têtes dans l'organigramme
"Face à cette impossibilité d’attirer un investisseur, nous n’avons eu d’autre choix que de nous orienter vers la procédure collective et plus précisément le redressement judiciaire pour éviter la liquidation judiciaire pourtant ardemment souhaité par certains qui ne peuvent se qualifier d’amoureux ou de supporteurs d’un club dont ils souhaitaient la disparition pure et simple", dénonce Gérard Lopez.
"Aujourd'hui, nous allons donc nous battre pour ramener le club là où il n’aurait jamais dû cesser d’être, c’est-à-dire une institution légendaire du football français et de tout premier plan" assure celui qui est toujours propriétaire des Girondins de Bordeaux. Il annonce s'entourer de Arnaud de Carli comme vice-président et Guy Cotret en soutien des finances du club.