La bonne sœur travaillait-elle au service de la mafia ?

Un groupe de religieuses près de l'église de la Piazza Sant'Agostino dans la commune italienne de Bagnoregio.  - Credit:ANDBZ / ANDBZ/ABACA
Un groupe de religieuses près de l'église de la Piazza Sant'Agostino dans la commune italienne de Bagnoregio. - Credit:ANDBZ / ANDBZ/ABACA

Si l'Italie s'est habituée à vivre au rythme des opérations contre la 'Ndrangheta, la puissante mafia calabraise, le dernier coup de filet en date mené cette semaine à Brescia, en Lombardie, a fait l'effet d'une bombe. Pas pour les quelque 2 millions d'euros saisis dans cette riche région du Nord-Est italien prisée par le crime organisé ni pour la copieuse liste de délits présumés (trafic d'armes et de drogue, achat de voix, blanchiment, recel etc.).

Non, c'est un visage, à la une de nombreux journaux, qui a provoqué la stupeur du pays. Regard bleu profond, joues rosées et cheveux gris cachés par un voile de nonne : Anna Donelli, religieuse de 57 ans, est aujourd'hui dans le viseur de la justice aux côtés de 24 autres suspects. L'affaire est encore loin d'arriver devant les tribunaux que certains médias l'avaient déjà rebaptisée « sœur 'Ndrangheta ».

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Selon l'enquête, Anna Donelli aurait aidé les échanges de messages entre un clan mafieux et des détenus dans les prisons de Brescia et de San Vittore à Milan, usant de sa mission spirituelle auprès des établissements carcéraux pour jouer les intermédiaires de la 'Ndrangheta. On l'accuserait notamment d'avoir fait passer « des informations utiles pour mieux planifier les stratégies criminelles en réaction aux activités des autorités judiciaires », pointe ainsi le juge d'instruction.

La religieuse, qui avait gagné le surnom de « Collina » lorsqu'elle arbit [...] Lire la suite