Benoît Saint-Denis, force spéciale
Regard noir, barbe fournie, il entre dans l’arène au son du chant des commandos et du rap « Seine-Saint-Denis style », mixés en écho à son passé et à son nom. Début juillet à Las Vegas, loin d’être favori, Benoît Saint-Denis, 27 ans, déjoue les pronostics et, contre toute attente triomphe dès le premier round du redoutable Brésilien Ismael Bonfim, invaincu depuis neuf ans. Un défi osé, bien à son image : rien ne semble lui faire peur. Combattre à Paris seulement deux mois après était aussi un risque calculé : habituellement, il ne peut se permettre un tel enchaînement qu’une fois par an, a confié ce combattant au JDD.
Sans peur et sans reproche
Qui aurait misé sur une telle ascension du Nîmois, ancien des forces spéciales ? Engagé à 18 ans au prestigieux 1er RPIMa, il n’a quitté les opérations au Sahel et l’uniforme qu’en 2019. Pour son entraîneur Daniel Woirin, qui l’a « pris de zéro » même si son poulain était déjà pratiquant aguerri en amateur, il était improbable d’arriver à l’UFC aussi rapidement. Et pourtant, en deux ans et demi, il a intégré l’Ultimate Fighting Championship, principale organisation d’arts martiaux mixtes. Lors de la première édition de l’UFC à Paris, l’an dernier, il est le premier Français à disputer (et à remporter) un combat dans l’Hexagone. « Bien sûr, il y a la technique et ses qualités physiques, explique encore Daniel Woirin, mais j’avais d’abord repéré son état d’esprit lors d’un combat contre un Polonais où Benoît avait vraiment été au bo...