Notre tour de France des plus belles expositions à voir en août
Bonnard, nabi et nippon !
Au commissariat d'Isabelle Cahn, l'hôtel de Caumont-Centre d'art à Aix-en-Provence accueille une exposition consacrée aux influences japonaises dans l'œuvre de Pierre Bonnard (1867-1947). Ou comment ce fils d'un chef de bureau au ministère de la Guerre, sans jamais voyager en Orient, confronta son inspiration à l'empire du Soleil-Levant, avec ses peintres, ses bonzes et ses samouraïs. Comment son goût des colorismes floutés, des jaunes lumineux et des prismes rosacés, se trouva dynamisé par les leçons de cette Arcadie nipponne qu'il se plaisait à réinventer sur sa palette.
L'année de sa naissance, 1867, l'Exposition universelle d'art et d'industrie, à Paris, mettait en exergue estampes et objets orientaux, introduisant en France la mode des « japonaiseries ». Vingt ans plus tard, Pierre Bonnard y souscrit. Visitant avec ses amis Vuillard et Maurice Denis une exposition de l'École des beaux-arts rassemblant 760 estampes, il en est impressionné au point d'être bientôt regardé, ainsi que l'écrira Félix Fénéon, comme un « nabi très japonard ».
Au cœur de cet éblouissement, les artistes de la longue époque d'Edo (1600-1868), attentifs aux mutations de paysages, à l'impermanence des choses, aux stylisations de l'intime. Hiroshige, Hokusai ou Utamaro mettaient en images la lune, la neige, les cerisiers, les jaunes d'automne et le bleu des rivières, comme autant de biotopes où évoluaient pêcheurs, courtisanes et fantômes. En 1936, Bonnard év [...] Lire la suite