Barnier et la revanche du vieux (vieux) monde

Michel Barnier, le 12 juin 2024 à Paris.  - Credit:(Photo by Dimitar DILKOFF / AFP)
Michel Barnier, le 12 juin 2024 à Paris. - Credit:(Photo by Dimitar DILKOFF / AFP)

L'obtention des JO d'Albertville en 1992 ? C'était déjà lui, en tant que président du conseil général de la Savoie. L'inscription du principe de précaution dans la Constitution en 1995 ? C'était encore lui, en tant que ministre de l'Environnement de Jacques Chirac. La négociation du Brexit en 2019 ? C'était évidemment lui, en tant que négociateur spécial pour l'Union européenne. Le nouveau Premier ministre de la France ? C'est finalement lui, Michel Barnier ! En janvier, Emmanuel Macron nommait Gabriel Attal, 35 ans, à ce même poste, entretenant l'illusion d'un monde nouveau, progressiste et inclusif encore opérant. Neuf mois plus tard, il désigne la plus pure incarnation du monde ancien – 73 ans d'âge pour Barnier. De ce vieux (vieux) monde, Barnier, engagé en politique en 1973, a la stature, un ton calme, presque paternaliste, même s'il lui arrive, notamment par opportunisme électoral, d'adopter les travers des petits ambitieux du… nouveau monde, comme lors de sa campagne des primaires de la droite en 2021. « Sa proposition d'un “moratoire” sur l'immigration de trois à cinq ans, doublé d'un référendum sur une loi constitutionnelle suspendant le droit européen au cours de cette période, a mis ses amis bruxellois en émoi », écrit notre Monsieur Europe, Emmanuel Berretta. « C'est tout juste si, du jour au lendemain, Michel Barnier n'est pas devenu le nouvel Orban… »

► L'AVENIR INCERTAIN. Mais, en l'occurrence, nous ferions mieux de délaisser le passé pour no [...] Lire la suite