Au procès de l’assassinat de Samuel Paty, les dernières minutes de la vie du professeur

Il est 16 heures, 50 minutes et 55 secondes, vendredi 16 octobre 2020, quand Samuel Paty quitte le collège du Bois-d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Sur les images captées par la vidéosurveillance, on le voit, quelques mètres plus loin, vêtu de sa veste beige et de son jean, en train de traverser la rue, sa capuche vissée sur la tête. Une élève marche derrière lui.

La salle d'audience, désormais silencieuse, découvre aussi cette silhouette, entièrement vêtue de noir, surgir à gauche de l'image, face au passage piéton. C'est Abdoullakh Anzorov qui marche « d'un pas énergique et déterminé », commente l'officier de police judiciaire. À 16 heures, 52 minutes et 20 secondes, Samuel Paty atteint le numéro 16 de la rue du Bois-d'Aulne puis change de côté. La reconstitution virtuelle diffusée à l'écran entraîne la salle dans ce quartier paisible, résidentiel, calme. L'homme vêtu de noir dépasse la jeune collégienne, se retourne et, d'un ton calme, lui intime de changer de trottoir.

À LIRE AUSSI Aux origines de l'assassinat de Samuel Paty, la mécanique du mensongeC'est à cet instant que l'adolescente le voit sortir un couteau noir et se mettre à courir en direction du professeur d'histoire-géographie. Prise de panique, elle fuit dans l'autre sens puis s'arrête quelques mètres plus loin, essoufflée. Elle entend alors un cri, « simple et clair » : « Allah akbar. » Il est 16 heures et 54 minutes et Abdoullakh Anzorov vient de décapiter Samuel Paty [...] Lire la suite