Au procès de l’assassinat de Samuel Paty, Chnina et Sefrioui, deux accusés aux antipodes

Le procès des huit coaccusés devant la cour d’assises spéciale de Paris doit durer sept semaines.  - Credit:Lafargue Raphael/ABACA
Le procès des huit coaccusés devant la cour d’assises spéciale de Paris doit durer sept semaines. - Credit:Lafargue Raphael/ABACA

L'un est aussi prolixe que l'autre est apathique. Les quatrième et cinquième jours du procès de l'assassinat de Samuel Paty étaient en partie consacrés à l'examen des parcours de vie de Brahim Chnina, 52 ans – qui paraît cependant en faire au moins quinze de plus –, et d'Abdelhakim Sefrioui, 65 ans. En l'absence de l'auteur des faits, neutralisé quelques minutes après l'attentat, c'est ce duo qui sera au cœur des débats. Le premier est le père de la collégienne qui a menti au sujet du cours dispensé par Samuel Paty. Le second est un militant islamiste, agitateur acquis aux thèses fréristes. Accusés d'avoir désigné l'enseignant « comme une cible » en diffusant des vidéos destinées à alimenter un « sentiment de haine » sur les réseaux sociaux, ils comparaissent tous deux pour « association de malfaiteurs terroriste » et encourent 30 ans de réclusion criminelle.

« Je ne reconnais pas les faits qu'on me reproche », a déclaré mercredi Brahim Chnina, tête baissée et air abattu, bien loin de l'état de fureur qui l'avait animé les jours suivants le prétendu cours polémique de Samuel Paty. Le quinquagénaire, sourd de l'oreille gauche, a vu sa santé considérablement se dégrader depuis son placement en détention provisoire il y a quatre ans. L'enquêtrice de personnalité qui a dressé son portrait à la barre garde le souvenir d'un homme « très affaibli moralement et physiquement », « qui avait du mal à tenir sur sa chaise », lors de l'entretien. « L'affaire me fait très [...] Lire la suite