Au Davos des banlieues, l’État remercié, les élites économiques démarchées

Aziz Senni lors du premier Forum économique des banlieues, dit « Davos des banlieues », les 17 et 18 septembre à Paris.  - Credit:ROMUALD MEIGNEUX/SIPA / SIPA / ROMUALD MEIGNEUX/SIPA
Aziz Senni lors du premier Forum économique des banlieues, dit « Davos des banlieues », les 17 et 18 septembre à Paris. - Credit:ROMUALD MEIGNEUX/SIPA / SIPA / ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

La France s'est-elle trompée de méthode avec les banlieues populaires ? « Durant près de quarante ans, les gouvernements successifs se sont demandé : “Que faire de ces territoires sur les plans sécuritaire, social, urbanistique ?” » résume Aziz Senni, entrepreneur de 47 ans, mardi 17 septembre, dans l'amphithéâtre du palais d'Iéna, à Paris. « Mais aucun n'a réellement posé la question : “Que faire d'un point de vue économique ?” » poursuit celui qui a cofondé l'UDI.

Les banlieues populaires dressent le constat d'un monumental gâchis : depuis 1977, ce sont plus de 100 milliards d'euros d'argent public qui ont été dépensés dans la rénovation urbaine, l'exonération fiscale pour les entreprises qui s'y implantent, etc. Pourtant, le chômage s'y maintient aujourd'hui au taux de 23 %, trois fois plus que la moyenne nationale.

Mobiliser les élites économiques

Stop ou encore ? Déjà en 2018, le chef de l'État Emmanuel Macron rejetait les 19 propositions du plan Borloo, véritable big bang économique et social, chiffré à 48 milliards d'euros. Trop onéreux aux yeux de l'Élysée. Rien d'étonnant, donc, à ce que, cinq ans plus tard, « l'inertie politique » ait suivi les émeutes urbaines de l'été 2023, comme l'a fait remarquer Thierry Beaudet, le président du Conseil économique, social et environnemental, dans son discours d'inauguration du Forum économique des banlieues.

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