Au Centre Pompidou, une explosion surréaliste !
Des tigres jaillissant d'une grenade pour sauter sur une odalisque nue, la photo-montage d'une main sortant d'un coquillage géant, des femmes encerclées par le vol d'un oiseau, une locomotive traversant la cheminée d'un salon bourgeois, autant de visions signées Salvador Dali, Dora Maar, Joan Miro, René Magritte, qui transforment des cimaises en brûlots. C'est une exposition qui tient de la déflagration et du labyrinthe : pour célébrer le centenaire du premier Manifeste du surréalisme, le centre Pompidou a mandaté deux commissaires, Didier Ottinger et Marie Sarré, qui l'ont conçue comme une explosion radiale, un parcours en alvéoles.
Autour d'un orbe central abritant le manuscrit d'André Breton, telles les tables de la Loi du surréalisme, treize salles satellites en déclinent les effets, les thèmes, les prolongements. On y pénètre par une réplique de l'enseigne géante du cabaret L'Enfer, situé à deux pas de l'immeuble de la rue Fontaine qui abritait l'antre du sourcier Breton. Vous qui entrez ici, ranimez vos espérances : l'une des plus hautes insurrections de l'esprit que connut l'histoire des hommes s'y voit illustrée par des centaines d'œuvres, devant lesquelles on évolue comme dans le terrier d'Alice, comme si l'on radiographiait les synapses d'un cerveau en éruption.
Fantastique. L’Ange du foyer (Le Triomphe du surréalisme), de Max Ernst (1937).
Le surréalisme est un existentialisme
André Breton, dans un texte de 1942 consacré au pein [...] Lire la suite