Atlético-Real: Simeone demande des sanctions contre Courtois pour ses provocations

Comme redouté, le derby de Madrid entre l’Atlético et le Real (1-1) s’est joué dans un climat hostile et bouillant, dimanche. Si Vinicius a été ciblé par des chants insultants, un autre joueur du Real a cristallisé l’animosité des fans locaux: Thibaut Courtois. Le gardien belge a bien chambré les spectateurs avant d’être la cible de jets nourris de projectiles en provenance des tribunes, au point d’interrompre la rencontre pendant un quart d’heure (69e). S’il condamne les agissements de ses fans, Diego Simeone allume aussi ceux du Belge.

"On peut aussi punir ceux qui provoquent les gens"

"Pour les personnes qui ont commis ces incidents, le club prendra une décision", a déclaré l’Argentin en conférence de presse. "Nous n'avons pas besoin de ces personnes dans les tribunes, mais cela ne justifie pas les actions. Les protagonistes doivent agir, mais ceux qui incitent doivent également être punis. Je ne cautionne pas (les lancers de projectiles) mais il faut faire attention à ce que nous générons et je m'inclus. Pour moi, sanctionnez celui qui provoque. Comme on ne vous sanctionne pas, cela vous permet de faire n'importe quoi."

Simeone souligne que Courtois a déjà été ciblé, dans le passé, par le public… du Real quand il portait le maillot de l’Atlético (2011-2014). "Nous devons tous aider", a lancé l’entraîneur argentin dans une longue prise de parole. "Les gens qui ont lancé ces briquets, comme cela s'est produit au Bernabéu lorsque Courtois était notre joueur et a reçu un briquet à la tête, ce n’est pas bien. Mais nous, les protagonistes, n'aidons probablement pas non plus lorsque nous sous-estimons les gens, les accablons, les provoquons et les mettons en colère. Les gens n'ont pas d'autre moyen de le faire, dans le mauvais sens, ce qui n'est pas juste, mais nous devons aussi essayer de nous calmer, de comprendre les situations dans lesquelles on peut célébrer le but, pas en regardant les tribunes, les chambrer, faire un geste comme ça… parce que les gens se mettent en colère. Bien sûr, cela n’est pas justifié, mais la justification initiale ne l’est pas non plus, car sinon nous sommes toujours une victime."

"Pour les personnes qui ont commis ces incidents, le club devra prendre une décision", a-t-il poursuivi. "Nous n'avons pas besoin de ces gens dans les tribunes, nous avons besoin de ceux qui nous soutiennent, nous accompagnent, pensent au club... En tant que protagonistes, nous devons agir pour qu'ils ne le fassent pas. Cela arrive parce que les gens réagissent pour quelque chose. Cela ne se justifie pas, mais on peut aussi punir ceux qui provoquent les gens. Soyons prudents avec ce que nous générons, et je m'inclus. Pour moi, il faut sanctionner celui qui provoque. Nous punissons celui qui lance le briquet et ils punissent aussi ceux qui provoquent. Comme ça on ne voit plus les sourires ces choses qui, elles ne sont pas sanctionnées, sont encore permises."

"Cholo" invite chaque acteur à prendre ses responsabilités, Courtois en premier. "Cela lui est arrivé au Bernabeu quand un briquet lui a frappé à la tête alors qu'il jouait pour l'Atlético", a-t-il rappelé. "Et cela ne devrait pas arriver, les clubs doivent veiller à ce que cela n'arrive pas, mais faites attention à nous qui devenons des victimes. Parce que si nous chargeons, il peut y avoir une réaction, et nous ne pouvons pas provoquer, que ce soit Simeone, Courtois, Vinicius, Messi ou Griezmann."

Simeone est allé demander aux supporters de se calmer. "Ce dont ils se plaignaient, c'était que ce n'était pas de leur faute, que c'était le joueur, le gardien rival, qui en était la cause", poursuit-il. "Cette situation ne justifie pas ce qu'ils ont fait, mais je le répète: j'espère que nous pourrons sanctionner ceux qui provoquent, accusent et génèrent aussi puisque nous sommes des protagonistes, nous nous appelons ainsi et, ils ne font rien contre nous."

Il conclut: "Faites aussi attention à ceux d’entre nous qui jouons les victimes, et j'y participe en partie: assumons la responsabilité de tout, des gens qui le regardent et sachent clairement quand Courtois regarde les gens et se moque d’eux."

Article original publié sur RMC Sport