Arabie saoudite: l'entraîneur d'Al-Shabab critique la compétitivité d'un championnat à deux vitesses

Entraîneur d'Al-Shabab en Arabie saoudite, Vitor Pereira déplore un championnat complètement déséquilibré. Pour le technicien portugais, les écarts se creusent entre les petits clubs et les "grands", soutenus par le PIF, soit le fonds souverain saoudien qui détient Al-Nassr, Al-Hilal, Al-Ahli et Al-Ittihad.

Ces clubs ont dépensé 957 millions de dollars (environ 886 millions d'euros) en transferts l'été dernier pour attirer certains des meilleurs joueurs du monde.  Mais cet afflux de stars s'est traduit par une saison déséquilibrée, marquée par un record de 34 victoires consécutives décroché par Al-Hilal.

Après une défaite samedi (1-0) face à Al-Ettifaq, un autre club puissant, Vitor Pereira a refusé de répondre aux questions en conférence de presse. L'entraîneur a choisi d'effectuer une prise de parole pour se plaindre d'avoir dû jouer avec une "équipe improvisée", avec certains joueurs qui n'étaient pas à leur poste de prédilection.

"La plupart des équipes n'ont pas la possibilité de rivaliser"

"Je suis arrivé à Al-Shabab et je suis revenu en Arabie saoudite avec l'idée et l'espoir de voir un championnat compétitif et fort, où chaque équipe a une chance de participer à chaque match", a lancé l'entraîneur. "La réalité, c'est que la plupart des équipes, à l'exception des plus fortes, n'ont pas la possibilité de rivaliser."

Vitor Pereira a par conséquent déploré le manque de densité de son équipe après un mercato en deçà des attentes. "J'ai regardé le banc des remplaçants et il n'y avait que trois joueurs aptes", a regretté celui qui a déjà dirigé Al-Ahli lors de la saison 2013-2024.

"Il y avait cinq gars de 19 ans qui n'étaient pas prêts pour la compétition. Malheureusement, c'est la réalité. Je suis très déçu parce que je travaille dur et m'investis beaucoup. Je suis venu ici pour apporter ma contribution, pour apporter de la qualité et pour être compétitif, mais c'est impossible de cette manière."

Yannick Ferreira Carrasco, l'ancien de l'Atlético de Madrid, était l'une des deux stars d'Al-Shabab la saison dernière et est toujours là. Prêté, Ivan Rakitic est lui reparti. Lors de ce mercato estival, le club saoudien a recruté Habib Diallo en provenance de Strasbourg, pour 18 millions d'euros.

Tous les clubs de football de la Saudi Pro League sont appelés à être privatisés, a annoncé le ministère saoudien des Sports en juillet. Six clubs devaient être mis en vente en août et huit autres ultérieurement selon le plan dévoilé.

Article original publié sur RMC Sport