Après le 15e 49.3 d’Élisabeth Borne à l’Assemblée, Olivier Faure juge « la démocratie malade »
POLITIQUE - « Un jour sans fin. » Le premier secrétaire du Parti socialiste a fustigé, ce mardi 31 octobre, l’usage récurrent du 49.3 par la cheffe du gouvernement, au lendemain d’un nouvel épisode à l’Assemblée nationale. Élisabeth Borne a en effet utilisé le fameux article de la Constitution lundi soir sur la partie « dépenses » du budget de la sécu, quelques minutes seulement après le rejet des motions de censures déposées, elles, sur la partie « recettes ».
« Rendons-nous compte. Nous avons un gouvernement qui ne cherche absolument aucun compromis, qui avance à marche forcée, qui a choisi le passage en force sur tous les sujets, nous en sommes à 15 49.3 », a ainsi soufflé Olivier Faure sur France 2, comme vous pouvez le voir ci-dessous, avant d’ajouter : « c’est un jour sans fin, ça recommence tous les matins, tous les soirs avec une démocratie malade, malade d’un gouvernement qui refuse toute forme de débat ».
Plus précisément, le chef des roses regrette surtout le fait que la locataire de Matignon a désormais pris l’habitude de dégainer très rapidement son article couperet sur les différentes parties du budget, ne laissant que peu de place aux discussions.
« Il n’y a même pas la possibilité de débattre »
« Le 49.3 intervient maintenant au début de la discussion des textes, il n’y a même pas la possibilité de débattre, de discuter des différents amendements », a encore plaidé Olivier Faure, en affirmant que « le compromis » pourtant demandé par les Français à travers l’avènement d’une majorité relative à l’Assemblée nationale, « n’existe pas avec ce gouvernement ».
Lundi, Élisabeth Borne a échappé sans surprise à deux nouvelles tentatives de censure, puis a eu recours encore une fois à l’arme constitutionnelle en fin de soirée, afin de faire adopter sans vote le second volet du budget de la Sécurité sociale (PLFSS). LFI a aussitôt annoncé le dépôt d’une nouvelle motion de censure et le RN pourrait en faire autant.
Rebelote ce mardi ? Ce sont les « dépenses » du projet de budget de l’État 2024 (PLF) qui commenceront à être examinées dans l’hémicycle… avec, toujours, le spectre d’un 49.3 imminent.
Lors de l’examen de ce volet en commission, les oppositions ont fait passer un nombre conséquent d’amendements sur l’enseignement, l’hébergement d’urgence ou la construction de logements sociaux par exemple. Mais il faudrait les revoter en séance et le gouvernement pourra de toute façon choisir ceux qu’il garde ou rejette quand il déclenchera son nouveau 49.3. Ce sera alors le seizième d’Élisabeth Borne.
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