Une Allemagne en crise commémore la chute du mur de Berlin

Il y a trente-cinq ans, dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, le « mur de la honte » érigé en 1961 s'est écroulé.   - Credit:Stefan Boness/Ipon/SIPA
Il y a trente-cinq ans, dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, le « mur de la honte » érigé en 1961 s'est écroulé. - Credit:Stefan Boness/Ipon/SIPA

L'Allemagne se remémore un tournant historique, mais l'ambiance n'est pas celle d'une fête. À l'occasion des 35 ans de la chute du mur de Berlin, symbole de la liberté retrouvée et de la réunification du pays, les célébrations se tiennent dans un contexte bien plus grave. Entre la crise politique qui secoue le gouvernement allemand et un recul inquiétant des démocraties dans le monde, l'événement semble aujourd'hui teinté d'une lourde réflexion sur l'état actuel de la politique mondiale.

Ce fut « un jour heureux » qui nous rappelle aussi que « la liberté et la démocratie n'ont jamais été des choses acquises », a déclaré le maire de Berlin, Kai Wegner, lors d'une cérémonie à laquelle assistait le chef de l'État Frank-Walter Steinmeier. Le mot d'ordre des festivités, « Préserver la liberté », trouve une résonance particulière à une époque où la démocratie est en repli dans le monde et où les guerres continuent de faire rage, en Ukraine et à Gaza. Elles interviennent aussi alors que la coalition d'Olaf Scholz a volé en éclats, après le limogeage mercredi soir du ministre des Finances libéral, plongeant la première économie européenne dans une période d'incertitude.

Montée du populisme

La fin du « mur de la honte », symbole de la guerre froide et de la division entre les blocs occidental et soviétique, a ouvert la voie à l'effondrement du communisme en Europe de l'Est et à la réunification de l'Allemagne un an plus tard. Il fut érigé en août 1961 sur 155 kilomètr [...] Lire la suite