Affaire Jegou-Auradou: "Un signal qui est assez positif", se félicite l'avocat des deux joueurs
Oscar Jegou et Hugo Auradou inculpés de viol aggravé en argentine et placés en résidence surveillée depuis le 18 juillet, ont été remis en liberté lundi, un peu plus d’un mois après leur arrestation en pleine tournée estivale du XV de France.
Dans une décision notifiée via Skype, le parquet a notamment estimé que les éléments versés au dossier n’étaient pas suffisants à ce stade pour étayer le témoignage de la plaignante et pour justifier un maintien en détention des deux joueurs.
"J’y vois un signal qui est assez positif sur l’évolution de l’enquête", s’est félicité sur BFMTV Me Antoine Vey, l’avocat de Jegou et Auradou en France. "Beaucoup d’éléments objectifs sont venus accréditer l’innocence de ces deux joueurs."
Accusés - "à tort" selon leur avocat - d’avoir violé dans la nuit du 6 au 7 juillet une Argentine de 39 ans dans une chambre d’hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de remporter son premier test match contre les Pumas, les deux joueurs restent mis en cause dans cette affaire en attendant les derniers actes d’investigation et la conclusion de l’enquête.
"Ce récit ne collait absolument pas"
La victime présumée, qui a rencontré les deux joueurs en boite de nuit et avait suivi l’un deux à l’hôtel, affirme avoir subi des sévices et viols et dans la chambre qu’occupait les deux joueurs.
Des allégations "objectivement mensongères" pour Me Antoine Vey, dont les clients, s’ils reconnaissent une relation sexuelle, assurent qu’elle était consentie. "Il n’y a pas eu les violences qui sont décrites", a poursuivi Me Antoine Vey sur BFMTV. "Personne à ce stade n’a d'éléments objectifs pour accréditer l’existence de coups."
Selon le rapport des procureurs, qui fait état de nombreuses contradictions dans le récit de la plaignante, l’expertise médicale a réfuté la thèse d’un acte de strangulation ou de coups de poings qui auraient été assénées à la victime présumée.
"Il y avait un récit qui a circulé très rapidement dans les médias, véhiculé par l’avocate de la plaignante, et ce récit ne collait absolument pas à ce que les joueurs ont vécu", a encore expliqué Me Vey sur BFMTV. "On a dû attendre pendant un mois que l'enquête se déroule, que les éléments soient recueillis. Aujourd’hui, c’est une forme de première conclusion. Le parquet ne fait pas que pointer des incohérences, il souligne notamment l’existence d’une conversation téléphonique très rapide après les faits où la plaignante semble plaisanter sur la nuit qu’elle a passée. Ce sont des éléments objectifs de l’enquête qui ont été donnés par la justice argentine."
Dans l’attente d’une clôture de l’instruction, les deux joueurs sont toujours poursuivis et devront rester en Argentine. Leurs passeports ne leur seront pas restitués dans l’immédiat. Une situation qui ne saurait satisfaire Me Natacha Romano pour autant. L'avocate de la plaignante a pour sa part dénoncé "une décision complètement biaisée", déplorant une mise en liberté qui "génère des torts et une angoisse plus importants encore à la victime, à sa famille", avec la crainte que les mis en cause, désormais libres "n'agissent contre sa sécurité psychique et physique".