Affaire Jegou-Auradou: les messages audio de la plaignante fuitent, son avocate dénonce une manipulation

Les heures qui viennent s’annoncent décisives pour les joueurs français Oscar Jégou et Hugo Auradou, inculpés de viol aggravé sur une femme de 39 ans en Argentine. Me Rafael Cuneo Libarona a bon espoir d’obtenir la libération des deux joueurs ce lundi et a déposé une demande en ce sens à l’issue de leurs auditions, un mois après leur arrestation. Ce n’est probablement pas une coïncidence si de nouveaux éléments ont fuité dans la presse argentine mettant en doute la version de la victime présumée, ces dernières heures. Des messages vocaux échangés avec une amie, quelques heures seulement après l’agression présumée, ont ainsi été dévoilés par Clarin et Diario Uno. Des photos de la plaignante dans un ascenseur, en compagnie du Français Hugo Auradou, ont aussi été divulguées.

"Une manipulation", fustige Me Romano

De quoi est-il question dans ces messages ? La plaignante évoque avec son amie "un rugbyman français" rencontré au cours de la soirée: "Super grand le mec. Trop beau, trop beau." Mais elle mentionne aussi la violence des rapports sexuels qui semblent consentis si l’on s’en tient à ce récit contenus dans ces quelques messages. La femme de 39 ans explique toutefois qu’elle a "dû prendre un anti-inflammatoire (le diclofenac est mentionné) parce qu’il m’a explosée". Consternée, l’avocate de la plaignante, Me Natacha Romano dénonce dans les colonnes du Parisien "une manipulation", "un acte prémédité". "Il y a 23 messages vocaux au total et seulement quatre ou cinq ont été divulgués, dans le désordre en étant totalement sortis de leur contexte." "Je rappelle juste que ces messages vocaux sont des preuves versées au dossier par l’accusation. Pourquoi s’en servirait-on si elles nous portaient préjudice ? Ça n’a aucun sens", fait-elle remarquer.

"Pourquoi ne pas sortir ceux dans lesquels elle raconte comment Oscar (Jegou) entre dans la chambre et la viole ?", s’indigne l’avocate, très remontée. Les messages vocaux ont été envoyés par la victime présumée entre son retour à son domicile dans la matinée du dimanche 7 juillet et la fin de journée, affirme Me Natacha Romano. "La justice avait ces messages depuis lundi. Pourquoi ont-ils fuité aujourd’hui (vendredi) ?", s’interroge l’avocate. Lundi, le procureur devra déterminer si les éléments à charge sont suffisants pour maintenir les deux joueurs en détention ou si les deux inculpés peuvent recouvrer leur liberté sous conditions. Selon Midi Olympique, la défense conserve l’espoir d’obtenir l’abandon complet des charges dès la semaine prochaine.

Article original publié sur RMC Sport