Abrogation de la retraite à 64 ans : journée sous haute tension à l’Assemblée nationale
C’est une fin de partie qui s’annonce électrique au sein du Palais Bourbon. Privées de vote sur une proposition d’annuler la retraite à 64 ans, les oppositions vont exprimer ce jeudi 8 juin leur mécontentement face au camp présidentiel. Les députés pourront examiner la proposition de loi d’abrogation du groupe indépendant Liot, à partir de 9 heures dans l’hémicycle. Mais vidée de sa mesure-phare, qui avait entretenu la flamme des opposants à la réforme des retraites malgré sa promulgation mi-avril.
Sans surprise, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a brandi la veille l’article 40 de la Constitution, qui proscrit toute proposition parlementaire créant une charge pour les finances publiques. « J’applique la règle, rien que la règle », a justifié la titulaire du perchoir, qui a déclaré « irrecevables » des amendements rétablissant l’âge de la retraite à 62 ans, qui devaient être examinés jeudi en séance plénière.
Séance houleuse annoncée
La mesure avait d’abord été torpillée en commission lors d’un vote serré, puis réintroduite via ces amendements. La gauche et Liot avaient bon espoir de renverser le rapport de force, dans l’hémicycle, avec le soutien du RN et de certains députés LR.
En faisant barrage à leur examen, Yaël Braun-Pivet, issue des rangs macronistes, « a failli à sa charge », a tonné mercredi Bertrand Pancher le patron des députés Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot). Faute de pouvoir voter sur une abrogation, « on va prendre à té...