80e anniversaire du Débarquement : « L’Est fut compliqué à conquérir »
La part belle a été faite depuis 80 ans à la 2e DB du maréchal Leclerc et au commando Kieffer, parce qu'ils ont débarqué en Normandie, ont libéré Paris ou Strasbourg. De fait, le débarquement en Provence du 15 août 1944 assuré par la 1re armée commandée par le maréchal de Lattre de Tassigny a toujours été le parent pauvre de l'historiographie et de la mémoire collective. Pas d'inimitié entre la 1re armée et la 2e DB, la seconde va très vite fusionner dans l'autre, mais une forte rivalité entre Leclerc et de Lattre.
« Leclerc incarne la figure de la dissidence, de l'exil, de l'intransigeance, de la pureté de la France libre. De Lattre, plus gradé, a fait une belle carrière sous Vichy, avant de refuser d'obéir après l'occupation de la zone libre. Arrêté, condamné, il s'évade grâce à la Résistance pour rejoindre Londres », résume l'historienne Claire Miot, spécialiste du débarquement en Provence, qui revient sur l'origine très diverse des Français qui ont libéré la France, leurs relations, leurs actions et leur postérité.
Le Point :Qu'est-ce qui rapproche et distingue la 1re armée de la 2e division blindée (DB) ?
Claire Miot : Les effectifs. L'essentiel de l'armée française est en Provence avec 250 000 hommes, alors que Leclerc ne dispose que de 16 000 hommes. La 1re armée, formée après novembre 1942, a une dimension coloniale et impériale plus accentuée. Elle est composée, pour l'infanterie, d'une moitié de soldats colonisés, de nombreux Européens d'Afrique du [...] Lire la suite