En 1830, cette dissolution qui provoqua une guerre civile en France

Lors du procès de Polignac en décembre 1830.    - Credit:MARY EVANS/SIPA
Lors du procès de Polignac en décembre 1830. - Credit:MARY EVANS/SIPA

Le 9 juin, Emmanuel Macron, prenant de court tous les observateurs de la vie politique, dissout l'Assemblée nationale. Quelques jours plus tard, il alerte, dans un podcast, sur le « risque de guerre civile » en France. Excessif ? En tout cas, dans l'histoire de France, une dissolution a déjà mis le feu aux poudres et semé le chaos. C'était il y a un peu moins de deux siècles, en 1830.

En août 1829, Charles X, le dernier des Bourbons, nomme, à la tête de son gouvernement, Jules de Polignac, une figure plus qu'impopulaire à l'époque. Cet ultraroyaliste arrive comme un cheveu sur la soupe. La plupart des élus demandent de la modération, et le roi Charles X, têtu, envoie l'un de ses ministres les plus rigides en première ligne. La majorité des députés, refusant d'accorder leur confiance à Polignac, écrivent donc une adresse au roi, tout en délicatesse : « La Charte […] fait du concours permanent des vues politiques de votre gouvernement avec les vœux de votre peuple la condition indispensable de la marche régulière des affaires publiques. Sire, notre loyauté, notre dévouement, nous obligent à vous dire que ce concours n'existe pas. »

Une dissolution, puis un camouflet

Charles X est piqué au vif. « Comment osent-ils ? » Vexé, le monarque prononce le 16 mai la dissolution et convoque les électeurs les 23 juin et 3 juillet 1830. Mais le roi a sans doute été mal conseillé. Le 13 juin, il publie dans Le Moniteur, un journal de propagande, un appel aux Français dans le [...] Lire la suite