"Être celui qui met en lumière le badminton": Lanier affiche ses ambitions après une performance historique

Alex Lanier savoure mais il est loin d'être rassasié. À seulement 19 ans, le Normand a écrit l'histoire du badminton, ce dimanche 25 août, en s'offrant le titre à l'Open du Japon. Il est le premier français à pouvoir se targuer d'avoir remporté un tournoi classé Super 750 sur le circuit international. Pas question pour autant de s'arrêter là.

Dans les mois à venir, le badiste aspire de nouveau à triompher de joueurs du top 10, comme il a su le faire à Yokohama. L'intéressé s'est même offert le luxe d'éliminer le Chinois Shi Yu Qi en demi-finale, qui n'est autre que le meilleur joueur du monde actuellement.

Sa performance XXL lui vaut "énormément de sollicitations", reconnaît-t-il sur RMC. "J'ai senti aussi que ma victoire avait fait du bruit positivement", ajoute Alex Lanier, et ce n'est pas pour lui déplaire.

"Ça a mis un peu plus en lumière le badminton et c'est vraiment l'objectif que je me suis promis d'atteindre", argumente le jeune homme, étudiant à la Sorbonne en parallèle des courts de badminton. "J'ai envie de performer pour moi mais aussi pour montrer que le badminton est un sport qui est très dur, qu'il y a une énorme concurrence, mais que la France peut être là."

Une motivation puisée devant les JO

Selon le droitier, licencié à l'ASPTT Strasbourg, "le meilleur moyen de prouver ça, c'était d'avoir quelqu'un sur qui s'appuyer, d'avoir une star comme on peut avoir dans le judo ou dans la natation avec Léon Marchand". Et d'insister: "J'aimerais dans le futur être celui qui met en lumière le badminton".

Alex Lanier a puisé une partie de sa motivation dans les Jeux olympiques. Il n'a pu y participer qu'en tant que sparring-partner, le seul strapontin étant réservé au meilleur joueur tricolore avant la compétition, à savoir Toma Junior Popov (19e), éliminé en huitième de finale par Lee Zii Jia... que le Normand a ensuite battu au Japon.

"Ça a été dur mais en même temps je m'y suis fait", rembobine le badiste caennais. "J'ai eu surtout après la compétition l'envie de prouver que le bad français était en pleine progression. J'avais eu un peu de regrets pendant les JO. On n'avait pas réussi à atteindre un quart ni une médaille. J'avais eu l'impression de voir tous les autres sports briller aux JO et ramener énormément de médailles et que le badminton restait énormément dans l'ombre."

Objectif top 15 à la fin de l'année?

Loin de lui l'envie d'adresser des flèches aux autres badistes français, mais il estime qu'il est temps de nourrir de plus grandes ambitions.

"J'ai réussi à prouver que le bad français est vraiment là et que, maintenant, on peut espérer prétendre à des médailles sur les championnats du monde ou dans quatre ans aussi", annonce-t-il sans fard, se projetant déjà sur les Jeux de Los Angeles.

Alex Lanier ne cache d'ailleurs pas qu'à terme, il vise le trône de numéro 1 mondial ainsi que l'or olympique. En attendant, sa victoire à Yokohama lui garantit une entrée dans le clan restreint du top 20 mondial et, possiblement, une place de numéro 1 français.

Dès mercredi, il sera de retour sur les courts dans le cadre de l'Open de Corée. Et dans les prochains mois, il ambitionne d'enchaîner les tournois. Pourquoi pas à Hong-Kong, au Danemark, en Finlande. Et "pourquoi pas viser un top 15 mondial à la fin de l'année". C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

Article original publié sur RMC Sport