Élections LFP: pourquoi Amélie Oudéa-Castéra est intervenue
Un peu d'ordre, sous condition. Vendredi matin, lorsque plusieurs membres du ministère des Sports ont découvert, via différents médias, les parrainages attribués par l'UAF (Union des acteurs du football) la surprise a été de taille. Si des membres de l'UAF pensaient que cette décision pourrait passer inaperçue, c'est raté.
Cette première tendance, sans être formellement actée, a poussé Amélie Oudéa-Castéra à prendre son téléphone pour échanger avec de nombreux représentants du monde du football.
La ministre a échangé avec Laurent Nicollin, président du MHSC et surtout patron du syndicat des clubs Foot Unis, ainsi qu'avec Philippe Piat, le patron de l'UNFP. Elle a aussi échangé tout au long de la journée avec des personnes influentes du football français.
Depuis son arrivée au ministère des Sports, "AOC" s'est fortement engagée dans la vie démocratique des fédérations sportives et la situation autour de cette élection à la LFP n'a pas du tout plu à la ministre des Sports. Avec ses échanges, elle "a réveillé les esprits", confie un cadre du ministère à ce sujet.
D'autres membres du ministère taclaient au même moment "les petits arrangements entre amis" à la LFP et une situation "inacceptable" autour de l'organisation de cette élection. "On ne peut pas dire que la situation de la Ligue est magnifique depuis plusieurs mois, il faut un débat ouvert sur son avenir", avoue un proche du dossier.
Un dossier rocambolesque
Pendant une bonne partie de la journée, toutes les parties ont essayé de trouver la "meilleure solution" pour réintégrer Cyril Linette dans le jeu et avoir "une vraie élection". Dans tous les camps, des concessions ont été effectués. Tout en évitant l'ingérence politique dans l'élection du 10 septembre, "AOC" a poussé toutes les parties à trouver une solution rapide pour qu'un débat puisse se produire en amont du vote pour la présidence de la LFP.
Surtout que, la veille, de nombreux interlocuteurs ont été agréablement surpris par "un début d'ouverture d'esprit" des présidents de clubs sur l'attribution des parrainages par le syndicat Foot Unis. Cyril Linette avait fait forte impression lors de son oral devant les présidents. La prochaine étape sera de convaincre des présidents dont la parole compte au CA de la Ligue. Par exemple, malgré le changement entériné la veille, Nasser Al-Khelaifi, président du PSG, devrait toujours soutenir Vincent Labrune.
Pour le moment, la tendance forte est à ce que Cyril Linette puisse obtenir le parrainage de l'UAF, comme évoqué par RMC Sport vendredi soir. Cette décision devrait être actée avant lundi. Dans les négociations qui se sont produites depuis quelques heures, des conditions pourraient voir le jour afin que l'ancien patron du PMU puisse se présenter face à Vincent Labrune.
Cette solution ne fait pas plaisir à tout le monde, et des surprises de dernière minute peuvent encore intervenir dans ce dossier rocambolesque. "C'est la moins mauvaise des solutions, même avec des conditions, l'essentiel est d'avoir un débat entre deux visions opposées sur l'avenir de la LFP et tout cela doit se produire avant le 10 septembre", conclut un proche du dossier.