Les églises communales sont aussi l’héritage de la France laïque !

AMAURY CORNU / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

En se rendant vendredi, à l’occasion des Journées du patrimoine, à Semur-en Auxois, Emmanuel Macron a choisi de lancer un appel inédit au mécénat en faveur du patrimoine religieux. Une série de mesures significatives, avec des incitations fiscales, qui s’ajoutent à une autre démarche symbolique quelques mois plus tôt : l’annonce, depuis le Mont Saint-Michel, de la mise sous protection de bâtis religieux jusque-là non protégés.

La question est dans l’air du temps. L’Église de France a lancé le 12 septembre ses États généraux du patrimoine religieux. Mais, face à ces mobilisations, une question reste en suspens : y a-t-il, aujourd’hui, une volonté assez forte pour sauver le petit patrimoine religieux, souvent non protégé, ne bénéficiant, par conséquent, d’aucun soutien financier de la part de l’État, et pourtant indissociable du bâti vernaculaire rural ?

N’oublions pas que l’essentiel de ce patrimoine, même affecté aujourd’hui au culte catholique, est un acquis de la Révolution française dont la charge financière a été transférée de l’État aux collectivités locales par les lois de 1905 et 1907, dans le cadre d’un débat républicain houleux.

Si la force des initiatives locales et souvent bénévoles ne fait aucun doute, certains propos récents, inconsidérément dépréciatifs et se plaisant à faire fi de la notion même d’héritage dans sa dimension culturelle la plus forte, interrogent : nos églises seraient trop nombreuses ; il y aurait un « certain surdimensionnement » de celle...


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