"Ça m’inquiète": Sir Alex Ferguson raconte comment il lutte face aux risques de démence

Les médias anglais l’appellent parfois "la malédiction des champions du monde 1966". Car sur les onze joueurs titulaires lors de la finale de la Coupe du monde remportée par les Three Lions contre l’Allemagne de l’Ouest, un certain nombre d’entre eux sont morts de démence ces dernières années: Nobby Stiles, Jack Charlton, Martin Peters, Ray Wilson et plus récemment, en octobre 2023, Bobby Charlton, le frère de Jack.

"Ça m’inquiète à 100%"

Autre légende de Manchester United, Denis Law, meilleur buteur de l’histoire de la sélection écossaise, se bat lui à 84 ans contre la maladie d'Alzheimer. Alors que les maladies dégénératives du cerveau sont malheureusement fréquentes en football, la situation inquiète au plus haut point Sir Alex Ferguson, qui a confié ses craintes sur le sujet à l’occasion d’un long entretien donné vendredi à la BBC.

"J’ai 82 ans, donc évidemment que ça m’inquiète. Pour le moment, ma mémoire est assez bonne, donc prions le Seigneur et touchons du bois pour que ça reste comme ça", a raconté l’emblématique manager des Red Devils. "Je ne sais pas si ça va durer. Ça m’inquiète à 100%. Dire l’inverse serait mentir. Je continue de beaucoup lire, je fais aussi des quiz, et je pense que tout cela m’aide. Il y a des quiz sur Youtube où il faut répondre à 100 questions. Si je ne réponds pas correctement à 70% des questions, je suis déçu", a confié l’Ecossais, retraité des bancs depuis 2013.

Pour Ferguson, comme pour de nombreux spécialistes, le problème de démence trouve sa source dans la multiplication des têtes, avec des ballons autrefois très lourds. "Ces ballons en cuir... Quand l'eau y pénétrait, c'était comme mettre un coup de tête dans un boulet de canon", disait-il en 2021 auprès du Daily Mail. "C'était vraiment lourd. J'ai moi-même fait beaucoup de têtes, mais Dieu merci, cela ne m'a pas encore touché. Nous devons voir ce que nous pouvons faire pour aider. Le football a le devoir de regarder cette situation. Les gens comme moi devons à ce jeu d'agir."

Article original publié sur RMC Sport