Comment éviter le blues de l’après-JO ?

Earvin Ngapeth et les volleyeurs ont fait vivre des émotions extraordinaires aux Français avec leur seconde médaille d'or consécutive.  - Credit:CHINE NOUVELLE/SIPA
Earvin Ngapeth et les volleyeurs ont fait vivre des émotions extraordinaires aux Français avec leur seconde médaille d'or consécutive. - Credit:CHINE NOUVELLE/SIPA

La cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris, suivie par 17,1 millions de téléspectateurs, mettait fin, ce dimanche 11 août, à dix-neuf jours d'exaltation, de ferveur et de communion. Un enchantement tel que beaucoup évoquent, déjà, une nostalgie post-olympique et appréhendent – en l'attente des Jeux paralympiques – un retour au quotidien, marqué par la crise politique française, le réchauffement climatique et les conflits armés. Stéphanie Hahusseau, psychiatre, psychothérapeute et autrice de Laisser vivre ses émotions (Odile Jacob, 2022), décrypte pour Le Point l'enthousiasme des Français pour ces olympiades et donne des pistes pour vivre au mieux cet « après ».

Le Point : Comment expliquez-vous l'enthousiasme grandissant des Français pendant ces Jeux ?

Stéphanie Hahusseau : Je crois qu'il y a d'abord eu un effet de rupture. Dans un contexte de focalisation sur des problématiques politiques générant de fortes incertitudes, la cérémonie d'ouverture a créé, dès le 26 juillet, un point de bascule net, permettant aux Français de s'en décentrer et de mettre fin aux ruminations que ce contexte pouvait susciter.

Il y a aussi eu un effet d'identification, leur permettant de réactiver le sentiment d'agentivité (soit la capacité d'action) et de contrecarrer ceux d'impuissance et d'insatisfaction dans lesquels nombre d'entre eux pouvaient se sentir coincés. Les ruminations ressentimistes ont été mises de côté, au profit d'une attention portée sur des personnes [...] Lire la suite