“Spiderman” japonais ou “Star Wars” turc, l’art du nanar
Souvent, ça commence par une intrigue absurde. Mais, comme on est de bonne volonté, on décide de donner une chance au film.
Et là, tout va très vite : choix scénaristiques délirants, montage (un peu trop) elliptique, décors branlants et effets spéciaux douteux… Gagné : c’est un nanar.
Ces films “mauvais malgré eux” séduisent un public qui y cherche (et y trouve) de la joie, “loin de la grisaille actuelle des festivals et du streaming”, juge le quotidien espagnol El País.
Des festivals leur sont même consacrés, comme CutreCon à Madrid, dont c’était cette année la quatorzième édition.
Mais n’est pas un nanar qui veut. “Il ne faut pas confondre série Z et mauvais film”, tranche El País.
Alors, qu’est-ce qui différencie un nanar d’un navet ?
Eh bien, pour le quotidien espagnol, les nanars sont ces “longs-métrages à l’intrigue tellement absurde qu’au lieu d’être absorbés par ce qui se passe à l’écran, les spectateurs hallucinent et savourent autrement ce qu’ils voient”, quand les navets sont des films ratés devant lesquels on s’ennuie à mourir.
“Le manque de budget
aide, mais ce n’est pas
le plus important.
Pour notre festival,
nous sélectionnons
des films qui font rire
sans le vouloir,
des comédies involontaires,
avec ou sans argent.”
Carlos Palencia, responsable du festival CutreCon au quotidien espagnol “El País”
Du Batman philippin au Spiderman japonais en passant par les Tortues Ninja coréennes, la liste des blockbusters américains ayant fait l’objet d’adaptations exotiques est longue.
À ce titre, on pourrait aussi évoquer “Dünyayi kurtaran adam (1982), tentative d’adaptation turque de Star Wars, la version chinoise de Dracula, où le légendaire vampire avance à petits bonds, ou encore Space Monster Gwangmagwi (1967), premier film coréen de science-fiction”, souligne El País.
“Et puis, il y a ces centaines de clones de Rambo ou ce sous-genre à part entière que sont les remakes de films de Bruce Lee”, ajoute le quotidien espagnol.
Mais au-delà des copies audacieuses, il existe aussi des nanars originaux. Le quotidien espagnol cite, entre autres, Dangerous Men.