« Spider-Man : Across The Spider-Verse » : attention à l’indigestion !
La grande tendance du multivers, dans laquelle se sont engouffrés à tous crins les films de superhéros, de Doctor Strange in the Multiverse of Madness à Spider-Man No Way Home, nous met face à un paradoxe fascinant. Tous ces films partagent en effet, peu ou prou, un enjeu similaire : préserver les frontières de ces univers parallèles, au risque de briser leur intégrité et de provoquer un cataclysme global. Et pourtant, les scénaristes, eux, endossent avec enthousiasme le rôle des propagateurs de chaos : ils usent et abusent des « pouvoirs » du multivers, qui leur permet toutes les fantaisies, tous les raccourcis narratifs. Le multivers semble être devenu une boîte de Pandore narrative, qui pourrait bien, à son tour, annihiler l'intérêt de leur film. Et c'est bien le mal qui ronge Spider-Man : Across the Spider-Verse, suite du film séminal de cette tendance, Spider-Man : New Generation (sorti en 2018).
Résumer l'intrigue est un défi en soi. Le film s'ouvre sur le monde où vit une incarnation féminine de l'homme-araignée, Gwen Stacy, dont les activités de justicière masquée lui valent la haine farouche de son père, policier inflexible. Pendant ce temps, dans un monde parallèle, le jeune Miles Morales a lui aussi toutes les peines à concilier son activité de superhéros, sa vie de famille et sa scolarité. Et ce, d'autant plus qu'un nouvel adversaire a priori insignifiant, La Tache, met en péril l'équilibre du multivers, une nouvelle menace qui va rapidement mob [...] Lire la suite