Publicité

Spectacles et séances de cinéma devront se terminer à 21 heures pendant le couvre-feu

Roselyne Bachelot s'exprimant le 26 novembre sur le déconfinement de la culture. - BFMTV
Roselyne Bachelot s'exprimant le 26 novembre sur le déconfinement de la culture. - BFMTV

Douche froide pour les salles de spectacle et de cinéma qui espéraient proposer des séances nocturnes à partir du 15 décembre. Si leur réouverture est bel et bien actée, les salles auront l'obligation de fermer leurs portes à 21 heures, a confirmé ce jeudi 26 novembre Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture.

"Les projections et les spectacles devront se terminer à 21 heures. Les gens pourront rentrer sereinement chez eux avec leur billet servant de sauf-conduit", a-t-elle déclaré, avant de marteler: "Il n'y a pas de souplesse sur l'heure de fin des représentations."

Le retour des séances matinales?

L'annonce de la réouverture des salles avait été saluée avec enthousiasme en début de semaine par le monde de la culture. L'instauration d'un horodatage, qui permet de maintenir les séances du soir, cruciales pour la rentabilité, en faisant du billet une dérogation pour rentrer chez soi après le couvre-feu, avait été accueillie avec joie, car elle laissait entendre l'autorisation de séances tardives.

Il n'en sera finalement rien puisqu'il n'y aura "pas de souplesse sur l'heure de fin des représentations", a bien précisé la ministre de la Culture. A partir du 15 décembre, les salles se retrouveront donc presque dans la même situation qu'en octobre dernier, amputées des séances nocturnes. Certains cinémas, comme MK2, avaient alors organisé des séances matinales, dès 8 heures. Sans doute reviendront-ils à ce système le temps du couvre-feu. "Retour à la case couvre-feu pour les salles de cinéma", a ainsi tweeté le réalisateur Jean-Paul Salomé.

Le programme pour la réouverture des salles sera chargé, avec notamment Adieu les cons d'Albert Dupontel, Petit Vampire de Joann Sfar, ADN de Maïwenn, ou encore Wonder Woman 1984, blockbuster de 2H30 qui devrait monopoliser beaucoup d'écrans.

Au théâtre, les salles devront également adapter leur programmation, et commencer les spectacles plus tôt, pour avoir terminé dans les temps.

"On s'attendait à pouvoir jouer à 20 heures"

"On est soulagés parce qu'on a envie de reprendre une activité, a déclaré le directeur du Théâtre du Palais-Royal Sébastien Azzopardi sur notre antenne. Mais on est quand même un petit peu déçus: on s'attendait à pouvoir jouer en soirée, à 20 heures... et visiblement on doit être fermés à 21 heures. (...) On nous permet d'ouvrir, mais on ne nous permet pas de travailler vraiment. On est déçus des annonces d'aujourd'hui."

Les conditions sont cependant un peu plus souples que lors du premier couvre-feu, qui ne comportait aucune dérogation pour les spectacles. "C'est mieux que le premier couvre-feu, concède Sébastien Azzopardi. Ca va permetrre aux gens qui n'habitent pas forcément à côté des théâtres de venir et de rentrer sereinement chez eux".

La ministre n'a par ailleurs pas dit un mot au sujet des concerts de musiques actuelles. Ce secteur est l'un des plus durement frappés par la crise sanitaire, puisque les concerts debout sont toujours interdits et les grandes jauges, comme Bercy ou Zenith, toujours bannies.

"De trop nombreuses entreprises de spectacles ne pourront pas redémarrer le 15 décembre (...) De même, si les salles sont ouvertes mais que les producteurs ne sont pas en capacité d'y produire leurs spectacles, il n'y aura pas de reprise, seulement l'illusion d'une reprise", dénonce dans un communiqué relayé par l'AFP le Prodiss, syndicat national du spectacle musical et de variété dans le privé.

"Le spectacle vivant a besoin de visibilité sur les prochaines étapes de la reprise pour tous les spectacles, quelles que soient leurs caractéristiques et leur jauge (salles rassemblant plus de 1.000 personnes, jauges debout, tournées, festivals)", conclut cet organe représentatif.

Article original publié sur BFMTV.com