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"Souvenirs, souvenirs..." : Catherine Nay, carnets intimes d'une initiée

Elle n'a plus besoin de faire la belle, elle est la meilleure, et elle en doute encore, encore et encore, et elle en doutera toujours. ­Catherine Nay peut tout se permettre. De commencer ses Mémoires* par cette phrase fantasque : "J'ai quitté Périgueux parce que j'étais trop grande." De confier sa douleur d'écrire et de raconter qu'avant de l'embaucher à Europe 1 (qui appartient au groupe Lagardère, comme le JDD) Étienne Mougeotte avait sollicité l'avis de Françoise Giroud : "Très bonne enquêtrice, elle est drôle mais ne sait pas écrire…" C'était en 1975, Catherine Nay avait 31 ans.

Quarante-quatre ans plus tard, ce livre fait honneur à la consigne passée jadis par la même Giroud à sa rédaction : "L'écriture devait être alerte, pimpante, non alambiquée." Ces adjectifs, du reste, correspondent aussi bien à notre écrivaine qu'à son écriture. C'est là que réside la puissance de ce texte. Ça se dévore comme un roman très réussi, le roman d'une chevauchée fantastique, initiée et impertinente, à travers trente ans d'histoire politique ; le roman d'une gaulliste qui découvre le "folklore socialiste" et prend deux années sabbatiques pour écrire une biographie de ­Mitterrand qui fait sensation ; le roman d'une époque "que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître" ; le roman d'une ­mythologie journalistique : l'âge d'or de L'Express autour de la "reine Françoise" puis celui ­d'Europe 1 avant qu'à partir de 1981 "les ­socialistes ne massacrent la maison" (dixit Catherine Nay) ; le...


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